Sans surprise, la députée du Parti québécois Martine Ouellet a annoncé dimanche matin qu'elle allait briguer la direction du Bloc québécois. Du même coup, elle se retire du caucus péquiste et advenant sa victoire en avril, elle deviendra « une députée indépendante, indépendantiste et amie du Parti québécois », a-t-elle déclaré.

« Ce sera un avantage d'avoir un pied au Québec et au Canada », a-t-elle dit, évoquant ici une courroie de transmission intéressante entre les deux partis et assurant avoir eu au préalable le feu vert du commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale.

En conférence de presse à Montréal, la députée de Vachon a relevé que si elle est choisie chef, elle visera les élections de 2019 pour faire son entrée à la Chambre des Communes et n'espérera pas d'élections partielles fédérales.

Elle a beaucoup insisté sur sa volonté de combattre le projet de pipeline Energie-Est et la nécessité à son avis de faire l'indépendance du Québec pour avoir ici tous les leviers politiques et économiques.

« En 2015, l'industrie des énergies fossiles a reçu 3,3 milliards, dont 660 millions viennent du Québec. Imaginez tous les emplois qu'on pourrait créer ici avec 660 millions par an », a-t-elle dit.

« On doit s'occuper de nos affaires », a-t-elle déclaré, ajoutant que « d'amener un pays à faire son indépendance est la chose la plus naturelle et la plus innvovante qui soit ».

Selon elle, en matière d'environnement, Justin Trudeau et Stephen Harper, c'est du pareil au même.

Mme Ouellet en est à sa troisième course à la direction d'un parti, après deux courses au PQ.

Pour son annonce, Mme Ouellet était entourée d'une vingtaine de sympathisants, parmi lesquels des députés bloquistes ou péquistes.

«Martine a déjà démontré ses qualités de leader, elle a une expérience gouvernementale et surtout, elle est déterminée à faire avancer l'indépendance du Québec», a expliqué le député péquiste Claude Cousineau.

Respectueux de ceux qui ne croient pas qu'il est adéquat qu'elle porte les deux chapeaux, M. Cousineau n'y voit, lui, aucun problème et se dit convaincu que les commettants de Vachon ne seront pas en reste non plus.

La députée bloquiste Marilène Gill s'est montrée tout aussi ravie de la candidature de Mme Ouellet, dont elle admire la rigueur. Le fait qu'une femme cherche «à défoncer le plafond de verre» lui plaît aussi.

Son confrère Xavier Barsalou-Duval a quant à lui fait remarquer que dans les années 80, le péquiste Marcel Léger avait lui aussi un pied à Ottawa, y ayant fondé le Parti nationaliste.