L'aspirant-chef conservateur Kevin O'Leary prévoit utiliser sa popularité au Canada et aux États-Unis pour convaincre les Canadiens qu'il est l'homme idéal pour diriger le pays.

Des millions d'Américains regardent sa téléréalité Shark Tank (l'équivalent de l'émission Dans l'oeil du dragon), ce qui fait de lui une personnalité connue dans un pays qui transforme actuellement ses relations internationales, a déclaré M. O'Leary lors d'une entrevue avec La Presse canadienne.

La preuve : mardi, M. O'Leary a rencontré des députés conservateurs et des membres du parti dont il souhaite obtenir l'appui pour devenir chef. Mercredi matin, il devait se rendre à la Bourse de New York pour sonner l'ouverture des marchés.

Il estime qu'il serait capable de vanter l'économie et le commerce canadiens d'une façon que le gouvernement libéral actuel n'a pas su faire depuis que Donald Trump a été élu président des États-Unis. Il affirme également qu'il est « plus connu aux États-Unis » que ne l'est Justin Trudeau.

Kevin O'Leary raconte par ailleurs avoir confirmé, auprès de celui qui est devenu son président de campagne, qu'il se lancerait dans la course peu avant Noël, lorsque le ministère des Finances fédéral a prédit des déficits annuels jusqu'en 2051 et une dette dépassant les 1500 milliards $.

Il affirme qu'il ne pouvait imaginer laisser un pays aussi lourdement endetté à ses deux enfants, âgés de 20 et 23 ans. Il espère d'ailleurs arriver à séduire les jeunes électeurs de 18 à 35 ans, les convaincre de joindre le Parti conservateur, puis de l'appuyer à l'élection de 2019.

Son arme secrète ? Ils l'ont vu à la télévision.

« Il n'y a aucun autre candidat qui peut atteindre les jeunes comme je le peux, a-t-il dit. Ils ont grandi avec moi. Je suis à la télévision depuis toujours. »

La plateforme de Kevin O'Leary est avant tout économique, le candidat affirmant qu'il rejoint les opinions de ses enfants pour ce qui est des enjeux sociaux. Et en 2015, ni l'un ni l'autre n'a voté conservateur.

Ainsi, lorsque sa fille lui dit que protéger et défendre les droits des lesbiennes, des homosexuels, des transgenres et des personnes intersexuées, il l'écoute, assure-t-il. Et aux conservateurs sociaux qui ne sont pas d'accord, qui ne veulent pas légaliser le cannabis ou permettre l'aide médicale à mourir, il pose une simple question : « voulez-vous un gouvernement majoritaire ? »

Depuis qu'il a annoncé sa candidature à la fin janvier, M. O'Leary a dit que sa campagne avait l'appui de 9000 membres et récolté 300 000 $.

Les données de financement publiées mardi indiquent que Maxime Bernier a recueilli 586 000 $ dans les trois derniers mois de 2016. Il est suivi de Kellie Leitch, avec plus de 355 000 $.