Le président de la Chambre des communes, Geoff Regan, autorise la tenue d'un débat d'urgence relativement aux conséquences de l'adoption d'un décret par le président Donald Trump interdisant aux ressortissants de sept pays musulmans d'entrer aux États-Unis.

Le débat d'urgence, qui a été réclamé par le NPD, aura lieu mardi soir, les députés désirant participer à une vigile sur la colline parlementaire en soirée en l'honneur des victimes de l'attentat terroriste de dimanche à Québec.

Le président de la Chambre a autorisé le débat d'urgence alors que les Communes reprenaient les travaux parlementaires après une pause de six semaines.

Dimanche, la porte-parole du NPD en matière d'immigration, réfugiés et citoyenneté, Jenny Kwan, avait expédié une lettre à M. Regan dans laquelle elle réclamait la tenue d'un tel débat d'urgence.

« Cette interdiction aura des répercussions désastreuses pour des milliers d'innocents voyageurs, des familles et leurs proches, des étudiants, des gens d'affaires, en fait des voyageurs de toutes sortes, mais aussi, ce qui est encore plus troublant, pour des hommes, femmes et enfants qui cherchent asile et fuient la persécution », a déclaré Mme Kwan à la Chambre des communes en expliquant sa requête.

M. Regan a accepté sa demande sur-le-champ.

Dans la foulée de l'adoption du décret présidentiel interdisant aux ressortissants de sept pays - Iran, Irak, Yémen, Somalie, Libye, Syrie, Soudan - d'entrer aux États-Unis, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que le Canada demeurera une terre d'accueil pour les réfugiés qui fuient la guerre et la persécution.

« À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera indépendamment de votre foi. La diversité fait notre force », a écrit M. Trudeau sur son compte Twitter samedi. Sa déclaration a été reprise par le New York Times et la BBC, entre autres médias étrangers.

En fin de semaine, le gouvernement Trudeau a demandé des explications au conseiller en matière de sécurité nationale du président Trump, Michael Flynn, afin de savoir si le décret adopté la semaine dernière touchait les Canadiens qui détiennent la double citoyenneté.

Le conseiller à la sécurité nationale Flynn a confirmé que les détenteurs de passeports canadiens, incluant ceux ayant une double citoyenneté, ne seront pas affectés par l'interdiction.

Pour sa part, le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen, a indiqué dimanche qu'il est prêt à émettre des permis ministériels spéciaux aux ressortissants des sept pays musulmans frappés par une interdiction de séjour aux États-Unis qui pourraient être coincés au Canada.