Il n'est pas nécessaire d'adopter une loi pour éviter que certains aient un accès privilégié au premier ministre Justin Trudeau en échange de contributions monétaires au Parti libéral du Canada (PLC). Le gouvernement n'a qu'à appliquer les règles existantes, a fait valoir la chef de l'opposition officielle, Rona Ambrose, vendredi.

Mme Ambrose a rencontré les médias, au terme d'un caucus de deux jours des députés et sénateurs conservateurs de tout le pays, qui s'est tenu à Québec, en prévision de la rentrée parlementaire lundi prochain.

Le Canada a déjà une loi en place sur les règles entourant le financement des partis politiques depuis une dizaine d'années et M. Trudeau doit la respecter, a commenté Mme Ambrose, en point de presse.

L'enjeu dont il est question ici, c'est le trafic d'influence pratiqué par le premier ministre, a-t-elle dit, rappelant le scandale des commandites du règne libéral précédant l'arrivée au pouvoir des conservateurs de Stephen Harper, en 2006.

Depuis le retour des libéraux au pouvoir en 2015, «on voit des événements de financement partisans donnant accès au premier ministre revenir en force», alors que cette pratique avait cessé avec l'administration Harper, selon elle.

Elle exhorte donc M. Trudeau à cesser de demander à des gens de payer pour s'entretenir avec lui des affaires de l'État.

«Justin Trudeau doit respecter la loi en place. C'est le gros bon sens», a-t-elle estimé, en s'exprimant en français.

Le premier ministre, a-t-elle insisté, «est la personne la plus puissante au Canada. Il ne peut pas faire payer des gens pour assister à un événement, débourser 1500 $ et parler des dossiers gouvernementaux».

«Tout ce qu'il a faire, c'est de suivre les règles. C'est très simple», selon la députée qui rejette d'emblée l'idée de devoir resserrer la législation existante.

La chef par intérim du Parti conservateur du Canada (PCC) a qualifié de «ridicule» l'information selon laquelle le gouvernement s'apprêterait à déposer à la Chambre des communes un projet de loi visant à mieux encadrer les activités de financement des partis politiques fédéraux.

L'initiative viserait à mettre un terme à la controverse soulevée l'automne dernier, alors qu'on apprenait que le premier ministre Trudeau avait participé à des repas en compagnie de gens fortunés de la communauté chinoise qui avaient accepté de verser 1500 $ au PLC pour souper avec lui et avoir ainsi un accès privilégié au chef du gouvernement.

L'opposition conservatrice a beaucoup de questions à poser au gouvernement au cours des prochaines semaines, a commenté Mme Ambrose, à la veille de la rentrée parlementaire lundi prochain. «Nous sommes prêts pour la rentrée au parlement», a-t-elle dit, en qualifiant le «moral» des troupes de «très bon».

Lors de la prochaine session, les conservateurs entendent donner la priorité à la lutte au déficit, rendu hors de contrôle, selon eux, au contrôle des dépenses et à la croissance économique.