Les alliances se précisent davantage au Québec dans la course à la direction du Parti conservateur: après la décision surprise de quatre députés d'appuyer le député de la Saskatchewan Andrew Scheer, voilà qu'un autre député de la Belle Province, Alupa Clarke, jette son dévolu sur le candidat Maxime Bernier.

Élu pour la première fois à la Chambre des communes aux élections d'octobre 2015, M. Clarke devient ainsi le deuxième élu du Québec à donner son appui au député de Beauce. Le député de Lévis-Lotbinière, Jacques Gourde, est l'autre élu qui appuie M. Bernier. Il est d'ailleurs le coprésident de sa campagne.

M. Clarke, qui est député de Beauport-Limoilou, confirmera ses intentions à Québec mardi, le jour du premier débat en français de la course, en compagnie de M. Bernier, selon des informations obtenues par La Presse.

La décision de quatre députés du Québec - Sylvie Boucher, Alain Rayes, Luc Berthold et Pierre Paul-Hus - de se rallier au camp d'Andrew Scheer, l'un des 13 candidats briguant la direction du Parti conservateur, a provoqué une certaine onde de choc dans cette course qui connaîtra son dénouement le 27 mai. Ils ont expliqué leur choix en vantant les qualités de rassembleur de M. Scheer, qui est bilingue, et certains ont souligné la promesse de Maxime Bernier d'abolir le système de gestion de l'offre pour le lait, les oeufs et la volaille comme étant un facteur déterminant.

EN RÉFLEXION

Plusieurs militants conservateurs du reste du pays tenaient pour acquis que la majorité des députés du Québec seraient tentés d'appuyer l'un des deux candidats issus de la province. L'autre député du Québec qui tente de succéder à Stephen Harper est Steven Blaney.

Au dernier scrutin, le Parti conservateur a fait élire 12 députés au Québec. M. Clarke ayant décidé d'appuyer Maxime Bernier, il ne reste plus que trois députés conservateurs à annoncer leur choix puisque le chef adjoint Denis Lebel doit rester neutre durant la course en raison des fonctions qu'il occupe.

Les trois autres députés toujours en réflexion sont Gérard Deltell, Bernard Généreux et Joël Godin. Ces derniers comptent afficher leurs couleurs au cours des prochaines semaines.

En entrevue à La Presse, Alupa Clarke a indiqué que trois raisons l'ont motivé à appuyer Maxime Bernier. Selon lui, il faut «un Canadien français» à la barre du Parti conservateur pour reprendre le pouvoir à Ottawa ; il dit apprécier «le leadership et l'authenticité» de M. Bernier. Et la «sensibilité» du député de Beauce aux questions constitutionnelles fait de lui un candidat de choix, selon M. Clarke. Depuis qu'il est en politique fédérale, M. Bernier s'est fait l'apôtre du respect des champs de compétence des provinces par Ottawa.

«Maxime Bernier est le meilleur choix. C'est le seul qui est authentique et transparent, et qui dit exactement ce qu'il a l'intention de faire. Il a donc du courage. Il veut aussi provoquer des débats et je veux que la course à la chefferie soit l'occasion de débattre et de brasser la cage. Dans le cas d'Andrew Scheer, je le respecte mais j'ai bien de la misère à comprendre ce qu'il veut faire exactement alors que dans le cas de Maxime, rien n'est flou», a dit M. Clarke, qui est âgé de 30 ans et qui est le fils d'un père anglophone de Vancouver et d'une mère francophone de Beauport.