Le meurtre de l'ambassadeur russe en Turquie est un sinistre rappel des menaces auxquelles font face tous les diplomates - y compris ceux du Canada - qui sont appelés à aller en mission à l'étranger, a dit Justin Trudeau.

L'ambassadeur russe Andreï Karlov a été tué par balle, lundi, alors qu'il prenait part à l'inauguration d'une exposition de photographie à Ankara. Son assaillant a ensuite été tué par la police.

Le premier ministre canadien et le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, ont exprimé leurs condoléances à la Russie et à la famille de l'ambassadeur russe. Dans une entrevue accordée à La Presse canadienne à l'occasion de la fin de l'année, Justin Trudeau a soutenu que toute la communauté diplomatique devait s'inquiéter de ce drame. Il a dit espérer que les Canadiens et les diplomates resteraient en sécurité durant le temps des Fêtes.

Des chefs d'État d'un peu partout dans le monde ont également offert leurs condoléances aux proches de la victime et ont condamné l'attaque que les États-Unis ont qualifiée de haineuse.

Le gouvernement turc a indiqué que l'assaillant était lui-même un policier. Alors qu'il passait à l'acte, ce dernier a crié «N'oubliez pas Alep! N'oubliez pas la Syrie!», a rapporté l'Associated Press. Il faisait vraisemblablement référence au soutien accordé par la Russie au régime de Bachar el-Assad et à la défaite des rebelles dans la ville d'Alep, au nord de la Syrie.

Stéphane Dion estime que l'incident sert tristement de rappel des sacrifices que font les diplomates canadiens quand ils sont affectés à des missions dangereuses.

«Ils sont incroyablement dévoués. Ils font ce choix. Ils en sont fiers. Je pense non seulement à eux, mais aussi à leurs familles», a-t-il dit.

Des familles de diplomates confrontées à des situations tendues et imprévisibles ont déjà dû, par le passé, sortir du pays pour leur sécurité personnelle, a ajouté le ministre.

«Imaginez ce genre de situation, ce que ça signifie pour la famille. Et ils l'acceptent. Ils servent leur pays avec fierté.»

La fusillade survenue lundi est le plus récent d'une série d'épisodes violents à secouer la Turquie relativement à la guerre civile qui sévit dans la Syrie voisine.

En juin, trois kamikazes ont pris pour cible l'aéroport d'Istanbul, faisant des dizaines de morts. Deux autres attentats-suicides survenus en janvier et en mars avaient tué respectivement 10 et quatre personnes.

La Turquie est un partenaire du Canada dans lutte contre Daech (le groupe armé État islamique) en Irak et en Syrie, aux côtés des autres pays membres de l'OTAN.

Les soldats canadiens conseillent les combattants kurdes en Irak. Le Canada a également déployé des avions de ravitaillement et de reconnaissance ainsi que du matériel médical dans la région.