Le Conseil consultatif en matière de croissance économique recommande à Ottawa d'accueillir 450 000 nouveaux arrivants par année, mais le ministre de l'Immigration estime que cette cible est trop ambitieuse.

Le ministre John McCallum a dit, mercredi, avoir lu le rapport du conseil consultatif mis sur pied par le gouvernement, qui suggère d'augmenter de 50% les seuils d'immigration. M. McCallum estime que cet objectif s'avérerait onéreux et n'obtiendrait pas l'appui de tous les Canadiens.

Le Conseil consultatif en matière de croissance économique espère ainsi faire entrer au pays des entrepreneurs et une main-d'oeuvre qualifiée afin de stimuler la croissance.

Le conseil, formé de 14 membres, est présidé par Dominic Barton, du cabinet de conseil en gestion McKinsey & Company. Il doit présenter, jeudi, une série de recommandations au ministre des Finances, Bill Morneau.

Les discussions se poursuivent et le gouvernement fédéral annoncera le mois prochain ses cibles en matière d'immigration pour 2017, a affirmé le ministre McCallum.

Le ministre du Développement économique, Navdeep Bains, s'est prononcé pour sa part en faveur d'un plus haut seuil d'immigration. Le ministre Bains, qui dit avoir «travaillé en étroite collaboration» avec le conseil consultatif, ne va cependant pas jusqu'à endosser sa cible.

«Nous avons à coeur la diversité, notre société multiculturelle, et nous reconnaissons que l'immigration est une occasion de créer des emplois», a soutenu le ministre Bains, mercredi, en entrevue avec La Presse canadienne.

Un sondage dévoilé par Manufacturiers et exportateurs du Canada (CME) indique que le plus important défi auquel font face ses entreprises membres est d'«attirer ou retenir une main-d'oeuvre qualifiée».

Le premier vice-président de CME, Matthew Wilson, souligne que traditionnellement, les manufacturiers vont chercher leurs employés spécialisés à l'étranger.

La stagnation de l'économie a été mise en évidence, mercredi, par la révision à la baisse des projections de croissance. La Banque du Canada prévoit dorénavant une augmentation de 1,1 pour cent du PIB réel, après avoir estimé en juillet que cette hausse serait de 1,3 pour cent.

Le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, a identifié l'immigration comme l'«un des ingrédients» nécessaires pour renverser la tendance.