Un député du Nouveau Parti démocratique (NPD) a concrétisé une promesse du parti en présentant, lundi, un projet de loi d'initiative parlementaire pour abroger les mesures antiterroristes controversées adoptées par le précédent gouvernement conservateur.

Le porte-parole du NPD en matière de sécurité publique, Randall Garrison, a affirmé lundi que la loi omnibus connue sous le nom de C-51 violait les libertés des Canadiens sans renforcer leur sécurité.

La loi accorde notamment au Service canadien du renseignement de sécurité plus de pouvoirs pour contrecarrer des complots terroristes présumés, plutôt que de se limiter à collecter des renseignements à ce sujet.

Il a également élargi le partage d'informations fédérales en matière de sécurité, renforcé les pouvoirs des listes d'exclusion aérienne et créé une nouvelle infraction criminelle, soit le fait d'encourager quelqu'un à commettre une attaque terroriste.

Le gouvernement de Stephen Harper avait présenté ce projet de loi au début de 2015, moins de trois mois après les attaques d'inspiration djihadiste à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, à quelques jours d'intervalle.

Le NPD s'était farouchement opposé au projet de loi, mais il a été adopté avec l'appui des libéraux, qui avaient ensuite promis, en campagne électorale, de modifier ce qu'ils qualifiaient d'«éléments problématiques».

Le gouvernement Trudeau a récemment annoncé de vastes consultations sur la sécurité nationale, affirmant que les conservateurs avaient omis d'écouter le point de vue de la population avant de présenter leur projet de loi.

Le député Garrison a critiqué le gouvernement pour avoir fait un «changement de cap» dans ce dossier.

«Ils ont transformé toutes leurs promesses en points à discuter, a-t-il déploré, lundi. Alors nous sommes loin d'avoir quelque chose de concret à discuter en Chambre.»