Le gouvernement Trudeau entend être aux premières loges de la lutte pour contrer le vent de protectionnisme qui s'est élevé au cours des derniers mois dans certaines régions du globe, en particulier aux États-Unis, le principal partenaire commercial du Canada.

À l'issue d'une rencontre avec la directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, à son bureau de la colline parlementaire, mardi, le premier ministre Justin Trudeau s'est fait l'apôtre de la libéralisation du commerce afin de stimuler la croissance de l'économie et créer de la richesse.

« Nous savons de la libéralisation du commerce, ici au Canada et ailleurs dans le monde, a le potentiel de créer des opportunités pour les entreprises, de bons emplois bien rémunérés pour la classe moyenne, et de la richesse pour nos économies », a d'abord affirmé le premier ministre.

« C'est un objectif commun bien connu pour le Canada et le FMI et nous avons tous les deux déjà adopté des mesures concrètes à cet effet. Cela dit, notre monde fait face à vague de changements importants et il est essentiel que le Canada et le FMI travaillent ensemble pour multiplier les échanges. Nous devons faire front commun pour contrer l'incertitude et le cynisme qui poussent certains dirigeants à se fermer sur le monde et à s'isoler », a ajouté M. Trudeau.

Le premier ministre n'a toutefois pas montré du doigt les deux principaux candidats aux élections présidentielles aux États-Unis, le républicain Donald Trump, et la démocrate Hillary Clinton, qui ont tenu un discours à saveur protectionniste durant les présentes élections présidentielles. Mais il est évident que ses propos montrent une certaine inquiétude des autorités canadiennes quant aux conséquences du changement d'administration à Washington au début de 2017.

Donald Trump a promis durant sa campagne présidentielle de renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain à l'avantage des États-Unis. S'il est incapable d'obtenir des concessions, il compte déchirer cet accord commercial. Le magnat de l'immobilier a aussi promis de construire un mur entre les États-Unis et le Mexique pour endiguer le flot d'immigrants illégaux et d'imposer des tarifs sur les produits fabriqués en Chine.

Pour sa part, Hillary Clinton a dit s'opposer au Partenariat transpacifique, un accord de libre-échange conclu l'an dernier entre 12 pays, dont les États-Unis, le Japon et le Canada.

Cet automne, le gouvernement Trudeau entend mettre tout son poids dans la balance afin d'assurer la ratification de l'accord de libre-échange conclu entre le Canada et l'Union européenne en 2014. La ministre du Commerce international, Chrystia Freeland, a récemment nommé l'ancien ministre du gouvernement Chrétien, Pierre Pettigrew, un expert en commerce international, comme envoyé spécial du Canada en Europe pour faire la promotion de l'accord dans les capitales européennes.

En point de presse, M. Trudeau n'a toutefois pas précisé les intentions de son gouvernement quant à la ratification du Partenariat transpacifique.