Le chef néo-démocrate assure ne pas s'inquiéter pour l'avenir de sa formation, alors que deux candidats à la direction pressentis ont renoncé à se lancer dans la course.

Thomas Mulcair invite les prophètes de malheur au sujet de l'avenir de sa formation politique et de la course à la direction du NPD à se rhabiller. Cette course qui permettra de lui choisir un successeur sera « enlevante » et mettra aux prises « des candidats de grande qualité ».

Dans une entrevue accordée à La Presse dans son bureau de la colline parlementaire, cette semaine, M. Mulcair a aussi voulu mettre un terme aux efforts de certains militants néo-démocrates qui tentent de le convaincre d'être candidat à sa propre succession. Cela est hors de question, a-t-il dit sur un ton sans appel, bien qu'il se dise « touché » par la démarche de ces militants.

M. Mulcair a tenu ses propos alors que l'un des candidats potentiels dans la course à la direction du NPD, le député néo-démocrate de Rosemont-La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, a indiqué qu'il écartait l'idée de se lancer dans la course pour des raisons familiales. M. Boulerice est considéré comme une étoile montante au sein de son parti.

Dans un message de six paragraphes publié hier sur sa page Facebook, Alexandre Boulerice affirme qu'il serait impossible d'assumer à la fois les fonctions de chef d'un parti et celles de parent d'une jeune famille. Ainsi, après plusieurs semaines de réflexion, les considérations familiales ont primé, même s'il a reçu de nombreux encouragements à tenter sa chance.

Ce faisant, M. Boulerice est devenu le deuxième candidat pressenti à renoncer à se lancer dans la course en invoquant des raisons familiales après le député de la Colombie-Britannique, Nathan Cullen, également un poids lourd au sein du NPD.

Même si aucun candidat ne s'est formellement lancé dans la course jusqu'ici, M. Mulcair se montre optimiste.

« Je sais qu'il va y avoir des candidats de valeur. Je suis parfaitement au courant qu'il va y avoir des candidats de grande valeur. »

- Thomas Mulcair

« Ce sera une course enlevante, excitante et cela va être le fun parce que c'est le moment de mettre de nouvelles idées sur la table », a ajouté le chef néo-démocrate.

Des candidats ont-ils sollicité ses conseils ou l'ont-ils déjà informé de leurs intentions de briguer la direction du NPD ? En entrevue, M. Mulcair a refusé de vendre la mèche.

« Quand on a beaucoup d'expérience, on sait décoder assez facilement les gens qui sont en train de faire des appels, qui sont en train de s'organiser, qui sont en train de mettre leur financement en place. Je vois cela avec plusieurs personnes en ce moment, c'est clair comme de l'eau de roche », a simplement dit M. Mulcair. Puis il a tenu à ajouter : « Je vais rester d'une neutralité irréprochable, à toute épreuve. Je vais être Suisse, comme on dit. Il ne peut pas en être autrement si je veux mener à bien le mandat qui m'a été confié par le caucus, soit fournir cette main stable sur le gouvernail jusqu'à la course à la direction. »

« MA DÉCISION EST ARCHICLAIRE »

Bien que certains aient suggéré sous le couvert de l'anonymat que M. Mulcair devrait abandonner plus tôt les fonctions de chef du NPD, le principal intéressé persiste à dire que son parti a besoin de stabilité et qu'il est la meilleure personne pour l'assurer. Il souligne avoir reçu au printemps l'appui du caucus pour demeurer à la barre du parti tant que les militants n'auraient pas choisi un autre chef, en octobre 2017.

« Ma décision est claire, archiclaire. Le caucus m'a demandé de faire un travail. Avec honneur, je vais remplir le mandat qu'il m'a confié. Ça prend de la stabilité. [...] Le caucus m'a demandé au printemps de veiller à fournir une main stable sur le gouvernail jusqu'au congrès », a-t-il dit.

Cet automne, il compte reprendre la bataille aux Communes sur la question de la lutte aux changements climatiques, le retrait de la Loi antiterroriste adopté par les conservateurs, et demandera que le Parlement ait son mot à dire avant le déploiement de troupes dans le cadre de missions de paix à l'étranger.

LES CANDIDATS POTENTIELS

1. GUY CARON

Député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, au Québec, depuis 2011

2. CHARLIE ANGUS

Député de Timmins-Baie James, en Ontario, depuis 2004

3. NIKI ASHTON

Députée de Churchill-Keewatinook Aski, au Manitoba, depuis 2008

4. PETER JULIAN

Député de Burnaby-New Westminster, en Colombie-Britannique, depuis 2004

5. JAGMEET SINGH

Député provincial et chef adjoint du NPD en Ontario élu en 2011 à Queen's Park