Justin Trudeau a esquivé, samedi, une question portant sur les inquiétudes suscitées par l'indépendance du processus de consultations de l'Office national de l'énergie (ONE) sur le pipeline Énergie Est.

Les audiences concernant le controversé projet ont été suspendues la semaine dernière à la suite de requêtes reçues par l'organisme fédéral réclamant la démission de deux membres de son comité sur l'oléoduc.

Ces demandes ont été soumises après qu'un média eut rapporté que les deux commissaires concernés avaient rencontré l'ex-premier ministre du Québec Jean Charest au début de 2015 alors que ce dernier travaillait comme lobbyiste pour TransCanada, l'entreprise derrière Énergie Est.

Interrogé directement au sujet de cette controverse durant une conférence de presse à Hangzhou, en Chine, M. Trudeau n'a pas fait référence spécifiquement à cette affaire, parlant plutôt du processus de manière générale.

Le premier ministre a rappelé que les libéraux s'étaient engagés à mettre en place un processus transparent afin de s'assurer qu'Ottawa bénéficie de la confiance du public pour les projets qui relanceront l'économie et protégeront l'environnement.

Des manifestants avaient envahi une salle de conférence la semaine dernière à Montréal quelques minutes avant le début des audiences publiques, forçant le comité à annuler l'événement.

L'intégrité de l'ONÉ est au coeur de la stratégie du Parti libéral de Justin Trudeau en matière d'énergie et d'environnement.

«Nous disons depuis le tout début que nous comprenons que les Canadiens veulent à la fois protéger l'environnement et développer l'économie», a déclaré M. Trudeau à la suite d'une question sur la suspension des audiences et les intentions de son gouvernement par rapport à cette situation.

«Ce que nous nous sommes engagés à faire, c'est d'établir un processus clair dans le cadre duquel nous pourrons gagner la confiance du public pour des projets dans les secteurs de l'énergie et des infrastructures qui pourront à la fois favoriser la croissance économique et protéger l'environnement. Et c'est exactement ce que nous nous sommes engagés à faire et c'est exactement sur quoi nous travaillons.»

Le maire de Montréal, Denis Coderre, avait claqué la porte des audiences la semaine dernière après que des détracteurs du pipeline eurent commencé à crier et à scander des slogans.

M. Coderre, qui s'oppose au projet, a laissé entendre que le processus de consultations de l'ONE donnait l'impression d'être partial et que TransCanada n'avait pas réussi à rassurer les dirigeants et les citoyens à propos de l'aspect sécuritaire de l'oléoduc et de la capacité de l'entreprise à réagir promptement et efficacement en cas de déversement.

Long de 4600 kilomètres, le pipeline Énergie Est doit servir à acheminer du pétrole de l'Alberta jusqu'au Nouveau-Brunswick.

Justin Trudeau effectue présentement un voyage de huit jours en Chine afin d'améliorer les relations commerciales avec Pékin et de participer au sommet du G20.