Le gouvernement Trudeau se montre bel et bien plus généreux avec les familles, mais cette générosité s'émousserait avec le temps si sa prestation pour enfants n'était pas indexée.

C'est la conclusion que tire le Directeur parlementaire du budget (DPB).

Les sommes octroyées en 2016-2017 par le nouveau programme fédéral d'allocations aux enfants coûteront au gouvernement du Canada 3,4 milliards de plus que celles prévues dans le système qui avait été établi par l'ancien gouvernement conservateur.

Le gouvernement Harper avait, en plus de la Prestation universelle pour la garde d'enfants (PUGE), versement mensuel non indexé et imposable, une prestation fiscale canadienne pour enfants (PFCE) et un supplément de la prestation nationale pour enfants (SPNE), deux mesures indexées.

Lorsque le DPB Jean-Denis Fréchette compare donc les deux régimes - libéral et conservateur - il conclut qu'en 2024-2025, le programme libéral coûterait moins cher que ce qu'auraient coûté les programmes conservateurs pour les familles. La différence, à ce moment-là, serait de 45 millions.

«Comme il n'est pas indexé, il tend à diminuer dans le temps au lieu de croître dans le temps, avec une indexation à l'inflation», a expliqué M. Fréchette au cours d'un point de presse jeudi matin, tenu pour souligner la publication de son plus récent rapport.

Au bureau du ministre responsable de la mesure, Jean-Yves Duclos, on souligne que l'indexation du programme est planifiée.

«Lors de la mise en place de l'allocation, il a été mentionné que le programme serait indexé en 2020. C'est ce qui est prévu en ce moment», écrit dans un courriel Mathieu Filion, porte-parole du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social.

En 2020-2021, l'Allocation canadienne aux enfants (ACE) verserait 2,5 milliards de plus que ce qu'auraient offert les trois programmes du gouvernement conservateur. L'indexation, à partir de ce moment-là, ferait à nouveau grimper la facture.

Par ailleurs, M. Fréchette constate que ce sont les familles les plus pauvres qui bénéficient le plus de la mesure libérale, confirmant ainsi les affirmations du gouvernement Trudeau.

«Les ménages ayant un revenu inférieur à 30 000 $ toucheront en moyenne les plus grandes sommes», peut-on lire dans le rapport. En 2017-2018, le DPB calcule que 880 000 familles ayant un revenu de 30 000 $ ou moins toucheront des prestations moyennes de 10 069$.

Un nouvel outil de calcul

Le DPB a mis en ligne une application interactive pour permettre à chaque contribuable de mesurer l'impact du budget fédéral de 2016 sur ses propres finances.

L'outil n'est qu'à titre indicatif et le DPB promet de ne stocker aucune information personnelle requise pour l'utiliser.

Il permet à chacun d'estimer en dollars ce qu'il perd ou ce qu'il gagne avec les mesures instaurées dans le budget au printemps dernier. Ces mesures incluent, entre autres, la modification des taux d'imposition du revenu des particuliers, l'annulation de la baisse d'impôt pour les familles et les changements aux prestations pour enfants.