Elizabeth May a décidé de rester chef du Parti vert du Canada pour l'instant. Mais elle aborde elle-même le scénario selon lequel un nouveau chef dirigerait les Verts aux prochaines élections fédérales en 2019.

Début août, Mme May avait indiqué en entrevue qu'elle n'adorait pas son rôle de chef de parti. Puis, lors du congrès du Parti vert du Canada, elle s'était opposée à une résolution appuyant des sanctions économiques à l'égard d'Israël - cette résolution a ensuite été adoptée par le congrès du Parti vert du Canada. Après avoir passé la dernière semaine à réfléchir à son avenir à la tête des Verts, Elizabeth May a décidé de rester chef du parti. 

Elizabeth May, seule députée fédérale du Parti vert du Canada, a indiqué ce matin en conférence de presse qu'il était « plus probable » qu'elle soit à la tête des Verts lors des prochaines élections que le contraire. Mais elle parle elle-même ouvertement de la possibilité qu'un autre chef prenne la relève en 2019. Mme May est chef du Parti vert depuis 2006.

« Je me suis engagée [envers le conseil fédéral du Parti vert] à me présenter comme députée [en 2019], dit Mme May. Je suis actuellement ouverte à l'idée que je vais peut-être travailler avec un nouveau chef, mais je suis absolument prête de me présenter comme chef du Parti vert. Ce n'est pas seulement à moi de prendre cette décision. Quand est le moment parfait pour faire une transition ? C'est clair que ce n'est pas aujourd'hui, mais peut-être avant 2019. » 

Mme May ne cache pas qu'elle trouve le travail de chef de parti « très difficile ». « C'est peut-être de ma faute d'avoir été candide que c'est un travail très difficile, dit-elle. [...] Je m'ennuie de ma famille. C'est une conséquence de travailler 90 heures par semaine. »

Hier soir, Elizabeth May et le conseil fédéral du Parti vert du Canada ont convenu que le parti convoquerait au cours des prochains mois une assemblée extraordinaire afin de voter à nouveau sur la motion sur Israël adoptée en août dernier et d'établir un processus de ratification en ligne des motions par tous les membres du parti. 

Elizabeth May, qui s'oppose aux sanctions économiques à l'égard d'Israël, n'a pas voulu dire si elle resterait à la tête du Parti vert du Canada advenant que les membres du Parti vert appuient à nouveau la résolution sur les sanctions économiques à l'égard d'Israël. « C'est trop hypothétique. Je crois vraiment qu'on parviendra à un consensus, dit-elle. [...] Si j'étais seulement députée du Parti vert, c'est une petite partie d'une plateforme énorme. La difficulté, c'est pour rester comme chef du parti. »

Mme May s'oppose aux sanctions économiques contre Israël, mais ne croit pas que les gens appuyant ces sanctions sont antisémites. « Je partage les inquiétudes des gens [appuyant la résolution], mais je trouve leur solution mauvaise et pas efficace pour la paix dans la région et les droits humains. [...] C'est malheureusement un mouvement vraiment divisif [sic]. Il y a beaucoup de gens [dans la communauté juive] au Canada qui pensent que c'est un mouvement antisémite. Je ne le pense pas, mais il y a des gens qui le pensent. » 

Cet automne, la chef du Parti vert et députée de Saanich-Gulf Islands en Colombie-Britannique veut concentrer sur ses énergies sur la réforme électorale. Elle fait partie du comité de députés qui doit faire des recommandations au gouvernement Trudeau, qui a promis une réforme électorale à temps pour les élections de 2019. Le comité parlementaire sur la réforme électorale se réunit d'ailleurs aujourd'hui à Ottawa.