Le codirigeant du Parti vert néo-zélandais appuie les revendications d'Elizabeth May relativement à la réforme électorale canadienne.

De passage à Ottawa à l'occasion du congrès du Parti vert du Canada, vendredi, James Shaw a tenté d'apaiser les craintes face au système de représentation proportionnelle que la Nouvelle-Zélande a elle-même adopté il y a une vingtaine d'années.

Il soutient qu'avant l'introduction du nouveau mode de scrutin, les Néo-Zélandais redoutaient qu'il ne mène à l'instabilité du pays ou encore à une montée de l'extrémisme.

M. Shaw avance que l'abandon du système uninominal majoritaire à un tour - actuellement en vigueur au Canada - a plutôt enrichi la diversité au sein du Parlement néo-zélandais, tout en encourageant la coopération entre les élus. Ainsi, le pourcentage de députés autochtones aurait même égalé la proportion d'Autochtones au sein de la population.

«La Chambre des représentants est plus représentative que jamais», a lancé M. Shaw lors d'une conférence de presse, vendredi.

«Puisque chaque vote compte, on doit se battre pour chaque voix dans chaque siège un peu partout au pays, a-t-il poursuivi. Il y a des gens plus radicaux qui ont accédé au Parlement, mais le Parlement modère cela.»

Il a par ailleurs souligné que les deux partis majeurs, l'un de centre droit et l'autre de centre gauche, détiennent toujours la vaste majorité des sièges à la Chambre des représentants.

Le premier ministre Justin Trudeau s'est engagé à revamper le système électoral avant que les Canadiens soient appelés aux urnes en 2019. Un comité parlementaire étudie présentement la question.

La chef du Parti vert canadien, Elizabeth May, milite en faveur d'une telle réforme - mais sans la tenue d'un référendum, qu'elle estime injuste.

Tandis que les conservateurs réclament que les Canadiens soient consultés sur la question, les libéraux s'opposent à un référendum sans pour autant rejeter l'idée de façon définitive.

Mme May soutient que les Canadiens se sont déjà prononcés sur la réforme électorale - dont sa formation politique a fait une priorité, détrônant même l'enjeu des changements climatiques.

Puisque l'instauration d'un nouveau mode de scrutin figurait sur la plateforme électorale des verts, des libéraux et des néo-démocrates et que ceux-ci ont récolté la majorité des voix ainsi des sièges aux dernières élections, elle estime que les électeurs y ont déjà donné le feu vert.

Mme May est également d'avis que sans l'enjeu du vote stratégique, sa formation politique gagnerait en popularité.

En vertu du système électoral en place en Nouvelle-Zélande, les citoyens placent deux votes: le premier pour un candidat local et le second, pour le parti de leur choix. Un mode de représentation semblable - soit proportionnel mixte - a déjà été proposé, puis rejeté, en Ontario de même qu'à l'Île-du-Prince-Édouard.