Patrick Brazeau est retourné au Sénat hier après l'abandon, mercredi, des accusations de fraude et d'abus de confiance qui pesaient contre lui.

En point de presse dans son bureau, il a évoqué les moments difficiles des dernières années, et attribué sa descente aux enfers ponctuée d'abus de substances et de multiples démêlés avec la justice à la suspension « inutile » et strictement « politique » dont il affirme avoir été victime. 

Il a promis d'exiger des réponses à ses nombreuses questions lorsque le Sénat reprendra ses travaux à l'automne, tandis que ses avocats pourraient tenter de récupérer les sommes qu'il a perdues durant cette épreuve. En attendant, il se dit prêt et apte à reprendre son travail, malgré les accusations criminelles qui pèsent encore contre lui en matière d'alcool au volant. Son retour au bercail en ses propres mots.

AU SUJET DE L'ABANDON DES ACCUSATIONS DE FRAUDE : 

« Ç'a été très émotionnel. Je ne le cache pas, j'ai versé quelques larmes parce qu'il y a beaucoup de choses qui me sont revenues, des choses qui me sont arrivées à cause de ma suspension. Ç'a été très difficile pour moi côté personnel. Ma réputation a été ternie à cause de cette suspension qui a été, selon moi, inutile. Mais en même temps, c'est une journée très spéciale, parce qu'officiellement, c'est mon retour ici. »

AU SUJET DE LA POSSIBILITÉ DE RÉCLAMER LES SOMMES PERDUES : 

« C'est entre les mains de mon avocat. C'est sûr que nous regardons toutes les options possibles que nous pouvons faire pour récupérer non seulement les fonds que le Sénat a dit que je devrais rembourser, mais aussi pour les années de suspension sans solde. »

AU SUJET DE SA VOLONTÉ D'OBTENIR DES RÉPONSES À SES NOMBREUSES QUESTIONS : 

« C'était très difficile d'avoir des charges de quelqu'un qui a commis de la fraude pendant 859 jours. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Mais j'ai payé le prix pour ça. Et il y a quelqu'un qui doit être tenu responsable pour les réponses à mes questions. Parce que c'est sûr que je vais en avoir dans le futur. »

AU SUJET DE SES TENTATIVES DE SUICIDE : 

« Je n'ai jamais considéré d'abandonner. Parce que je n'avais pas de raison d'abandonner. Mais comme vous le savez tous, en janvier dernier, j'ai tenté de m'enlever la vie. Et ce n'était pas la première fois. [...] C'était davantage une conséquence des trois dernières années, la suspension, les fausses accusations. Mais d'abandonner ? Non. Je suis juste heureux d'être encore ici. »

AU SUJET DE SA CAPACITÉ DE SIÉGER EN TANT QUE SÉNATEUR : 

« Je ne vais pas commenter sur mes capacités de siéger. J'ai été nommé en 2009 parce que j'avais des capacités ; j'ai encore les mêmes capacités. La thérapie que je suis, c'est de nature personnelle. C'est tout ce que je peux dire à cet effet-là. »

AU SUJET DE STEPHEN HARPER : 

« Il peut démissionner de son siège, parce que c'est sûr qu'il ne va pas être appelé à témoigner. »

AU SUJET DE LA POSSIBILITÉ DE BRIGUER LA DIRECTION DU PARTI CONSERVATEUR : 

« Ce serait peut-être un bon moyen de prendre ma revanche sur Justin Trudeau ! Mais je n'ai aucune intention de le faire, non. »