L'ancien ministre conservateur Tony Clement a déclaré mardi qu'il se portait candidat à la direction du parti.

M. Clement avait tenté sa chance en 2004 lorsque l'Alliance canadienne avait fusionné avec le Parti progressiste-conservateur pour constituer l'actuel Parti conservateur, mais il avait terminé troisième dans une course remportée par Stephen Harper.

Cette fois, il a une longueur d'avance sur les autres candidats déclarés relativement à un aspect qui sera clé dans les efforts du parti pour se revitaliser après le revers électoral de 2015: les médias sociaux.

M. Clement a été l'un des premiers dans les cercles conservateurs à adopter les plateformes des médias sociaux et en est venu à forger et encourager l'usage par l'ancien gouvernement conservateur des nouveaux outils de communication.

En se lançant dans la course, mardi, M. Clement a encore tiré profit de ces outils pour insister sur ce qui sera un thème clé de sa campagne: le besoin de rejoindre et d'habiliter les militants de la base du parti et d'attirer de nouveaux électeurs.

En plus d'avoir choisi une circonscription de la région de Toronto fortement convoitée pour livrer son discours d'inauguration de campagne, il l'a aussi diffusé en direct sur Facebook.

Surnommé au sein du gouvernement de «ministre pour Twitter», l'homme âgé de 55 ans a fait valoir que sa fine connaissance des médias sociaux, de même que son parcours politique et personnel, faisaient de lui un leader représentant autant l'expérience que l'innovation.

Une transcription de son discours remise à l'avance à La Presse canadienne comportait de multiples références aux médias sociaux.

«Ma première ébauche de ce discours comptait moins de 140 caractères», blague-t-il, faisant référence au nombre maximal de caractères pour un message sur Twitter. Quelle était cette ébauche? Un tweet au premier ministre Justin Trudeau, l'avertissant que ses jours en poste étaient comptés.

La plupart des politiciens ne font que relayer des messages, mais M. Clement invite ses abonnés dans son salon et dans des improvisations musicales, publiant non seulement des photos de lui-même, mais d'autres étayant sa vision des choses.

«Lorsque vous vous attardez à l'activité de Tony Clement sur les médias sociaux, vous avez un aperçu de l'homme, de son style par la manière avec laquelle il en fait usage», a soutenu Mark Blevis, un stratège numérique des affaires publiques chez Full Duplex, qui observe depuis plusieurs années l'usage que font les politiciens des médias sociaux.

«Il parle, bien sûr, mais il répond. Il répond aux commentaires des gens», a-t-il ajouté.

Un défi pour M. Clement sera de transformer cet appui sur les sites de réseautage en soutien à sa candidature et en l'ajout de membres du parti d'ici à ce que les conservateurs se réunissent en mai 2017 pour choisir leur nouveau chef.

Le discours de M. Clement, mardi soir, a appuyé sur des thèmes chers aux conservateurs, tels qu'une politique étrangère agressive et des réductions d'impôt.

M. Clement avait agi comme président du Conseil du Trésor au sein du gouvernement, orchestrant un exercice de réduction des coûts ayant sabré des milliards de dollars dans les dépenses d'Ottawa.

Mais il a aussi été accusé par ses détracteurs d'avoir utilisé les fonds publics pour ses propres ambitions politiques en obtenant des millions de dollars en financement des infrastructures pour sa circonscription de Muskoka en marge du sommet du G8 en 2010 en Ontario.

Trois autres candidats ont plongé dans la course avant M. Clement, soit Kellie Leitch, Maxime Bernier et Michael Chong, mais d'autres réfléchissent encore à faire le saut.