Les conservateurs ont finalement mis un peu d'eau dans leur vin, vendredi, après avoir refusé la veille d'appuyer une motion qui aurait pu éviter au député Mauril Bélanger, gravement malade, de se présenter en Chambre.

Certains députés conservateurs qui ont participé au débat n'ont cependant pu s'empêcher d'évacuer la partisanerie de leurs discours sur le projet de loi que porte le député atteint de la sclérose latérale amyotrophique, ce qui a fait grincer des dents dans les banquettes libérales.

À un certain moment, le whip du gouvernement, Andrew Leslie, a circulé dans les rangées de sièges, semblant inviter ses troupes à conserver leur calme. À l'issue du débat, qui a duré une trentaine de minutes, il s'est d'ailleurs lui-même gardé de critiquer l'opposition officielle.

Le Parti conservateur a refusé jeudi de donner son consentement à une motion visant à substituer le nom de Mauril Bélanger pour celui d'Andrew Leslie comme parrain du projet de loi d'initiative parlementaire C-210.

Les libéraux avaient voulu prendre cette précaution, car ils n'avaient pas l'assurance que M. Bélanger serait en état de venir au parlement pour la reprise du débat sur la mesure législative visant à modifier les paroles du Ô Canada pour éliminer toute distinction de genre.

Par la force des choses, le député d'Ottawa-Vanier s'est donc présenté en Chambre. L'émotion était visible dans les banquettes libérales lorsqu'il a fait son entrée, plusieurs députés tentant, avec plus ou moins de succès, de retenir leurs larmes.

Le député Bélanger a appris cet automne qu'il était atteint de la SLA, une maladie dégénérative incurable. Il a depuis perdu l'usage de la parole et une partie de sa motricité.

Le projet de loi C-210 vise à remplacer les mots «thy sons» par «of us» dans la version anglaise de l'hymne national du Canada pour éliminer toute distinction de genre. Il n'aurait aucun impact sur les paroles de la version française.

La mesure législative se heurte à une opposition des conservateurs, mais elle jouit du soutien des néo-démocrates.