Le ministre fédéral de la Sécurité publique souhaite mettre un terme à la détention d'enfants migrants à leur arrivée au pays.

Ralph Goodale a indiqué lundi devant un comité sénatorial que les hauts fonctionnaires de son ministère examinaient présentement des mesures de rechange pour éviter que l'Agence des services frontaliers du Canada ne place des enfants en détention préventive. Le ministre a cependant prévenu que cette question était complexe et qu'elle exigeait une analyse approfondie.

Dans un rapport d'inspection confidentiel finalement publié en janvier dernier, la Croix-Rouge recommandait que la détention d'enfants migrants ne soit utilisée «qu'en dernier recours», et que le Canada devrait envisager d'autres solutions pour ces nouveaux arrivants très vulnérables.

L'Agence des services frontaliers peut détenir tout individu qui représenterait une menace à la sécurité publique ou dont l'identité ne peut être validée.

Selon la Croix-Rouge, l'agence canadienne a ainsi détenu 10 088 immigrants - dont près de 20 pour cent de demandeurs du statut de réfugié - en 2013-2014. Ces nouveaux arrivants ont ainsi séjourné dans des centres de surveillance fédéraux mais aussi, souvent, dans des prisons provinciales ou municipales, avec des prisonniers de droit commun.

Parmi ces 10 088 immigrants détenus à leur arrivée, on comptait au moins 197 mineurs, détenus en moyenne une dizaine de jours.