Les conservateurs ont déposé mardi une motion exhortant la ministre de la Justice à présenter ses excuses pour une activité de financement qui s'est tenue dans un cabinet d'avocats torontois.

Les députés de l'opposition, qui talonnent Jody Wilson-Raybould depuis un bon moment en Chambre, n'ont vraisemblablement pas l'intention de laisser cette histoire sombrer dans l'oubli.

La ministre de la Justice était l'invitée d'honneur d'une soirée privée de financement libéral à 500 $ le couvert organisée récemment par un cabinet d'avocats de Bay Street.

La motion présentée mardi matin par le Parti conservateur réclame aussi que les fonds amassés lors de cet événement soient remboursés.

Comme Shelly Glover

On y cite en exemple l'ex-ministre conservatrice Shelly Glover, qui avait fini par refuser, en 2014, des contributions amassées lors d'un événement-bénéfice après avoir été critiquée par les libéraux.

La leader intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a employé ce cas de figure lors de la période de questions en Chambre pour réclamer un remboursement des sommes recueillies.

Le premier ministre Justin Trudeau n'a pas répondu directement à cette requête, se contentant de marteler que son parti respectait les règles en matière de financement politique.

La commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, Mary Dawson, a par ailleurs approuvé la participation de Mme Wilson-Raybould à la soirée-bénéfice, a-t-il répété.

Depuis que cette affaire a été rendue publique, la ministre de la Justice a plaidé qu'elle avait accepté de prendre part à la soirée à titre de députée.

Elle ne s'est pas adressée aux journalistes, mardi.

Le porte-parole néo-démocrate en matière d'éthique, Alexandre Boulerice, a lui aussi critiqué la participation de la ministre Wilson-Raybould à cette soirée-bénéfice.

Donner accès à une ministre en échange d'une contribution politique est une « fâcheuse tendance » qui « soulève de sérieuses questions éthiques », a-t-il dit il y a deux semaines.

Les libéraux étant majoritaires en Chambre, il est hautement improbable que la motion conservatrice déposée soit adoptée lorsqu'elle sera soumise au vote, mercredi.