Jugeant le «statu quo inacceptable», six sénateurs indépendants se regroupent à l'écart des partis et de la partisanerie.

Diane Bellemare et Michel Rivard, qui ont démissionné du caucus conservateur cette semaine, s'allient aux ex-conservateurs Jacques Demers et John Wallace, l'ex-libérale Pierrette Ringuette et l'indépendante de longue date Elaine McCoy pour former un premier groupe de travail indépendant.

«La crédibilité et la réputation du Sénat ont été gravement entachées par la pratique d'une partisanerie excessive», écrivent les sénateurs dans un communiqué, jeudi.

Les six sénateurs, dont trois Québécois, estiment que cet esprit partisan doit prendre fin.

«Cela doit changer, tout comme les règles et les usages archaïques qui soutiennent une partisanerie contraire à l'esprit d'une chambre de second regard», affirment les sénateurs.

Ils réclament notamment un changement des règles internes du Sénat qui exigent l'affiliation à un parti politique reconnu pour une pleine participation aux travaux de la chambre et des comités.

En se regroupant, les six sénateurs s'engagent à préserver chacun leur indépendance.

En annonçant mardi qu'elle quittait le caucus conservateur, Mme Bellemare avait confié vouloir mettre sur pied un groupe indépendant. Elle disait compter sur l'arrivée prochaine des nouveaux sénateurs que le gouvernement libéral s'apprête à nommer.

Le ministre des Institutions démocratiques, Maryam Monsef, semble voir d'un bon oeil cette initiative.

«Je crois que c'est révélateur du changement et de la transformation qui prend place à l'intérieur du Sénat», a-t-elle affirmé à la sortie d'une réunion de comité portant sur la nomination des nouveaux sénateurs.

Pas moins de 24 des 105 sièges au Sénat sont vacants. Ces nouveaux sénateurs seront, en principe, indépendants. Selon la ministre Monsef, les nouvelles personnes nommées seront libres de joindre ce nouveau groupe.

«Pour ce qui est des nouveaux sénateurs indépendants nommés par notre nouveau processus, ils sont indépendants, alors ce sera à eux de déterminer comment ils se conduiront», a-t-elle noté.

Mme Monsef ignore toujours quand les nouveaux sénateurs seront nommés. Ottawa a créé un comité consultatif chargé d'examiner les candidatures et de fournir une liste de candidats dans laquelle le premier ministre Justin Trudeau pourra piger.

Le comité se penche actuellement sur cinq des 24 postes à pourvoir, dont un au Québec. On s'attendait à ce que ces nominations soient effectuées avant la fin février, mais elles se font toujours attendre.

«Je ne peux pas confirmer une date pour vous, a signalé Mme Monsef. Il s'agit d'un comité consultatif indépendant et dans cet esprit, c'est de leur ressort.»