L'ancien premier ministre du Québec Jean Charest a tenté d'organiser au début de l'année une rencontre entre le promoteur de l'oléoduc Énergie Est et un proche collaborateur de Justin Trudeau, Gerald Butts, dans l'espoir de faire avancer ce projet qui soulève la controverse au Québec.

Le quotidien The Globe and Mail rapporte jeudi que Gerald Butts, qui est secrétaire principal de Justin Trudeau, a rejeté la requête de M. Charest de rencontrer les dirigeants de la compagnie TransCanada au motif que ce dernier n'est pas inscrit au registre fédéral des lobbyistes et que cela contreviendrait donc aux règles de la transparence.

M. Charest, qui s'est porté à la défense du projet de construction de l'oléoduc Énergie Est dans une récente entrevue accordée au Soleil, est un partenaire de la firme d'avocats McCarthy Tétrault.

M. Charest n'a pas répondu aux questions du quotidien national relativement à son rôle précis dans cette affaire. La firme TransCanada de même qu'une porte-parole de McCarthy Tétrault ont aussi refusé de donner des détails quant aux intentions de M. Charest.

À cinq jours du scrutin du 19 octobre dernier, l'ancien proche collaborateur de M. Charest, Dan Gagnier, a été contraint de quitter son poste de coprésident de la campagne du Parti libéral du Canada après qu'il eut envoyé un courriel aux dirigeants de TransCanada dans lequel il leur donnait des conseils stratégiques pour s'assurer que le projet Énergie Est voit éventuellement le jour.

Dans ce courriel de trois pages, M. Gagnier écrivait notamment qu'il serait « extrêmement important en terme de révision des règles et critères de l'Office national de l'énergie (ONÉ) que TransCanada (TC) et l'industrie trouvent un point d'entrée très tôt afin que le processus ne ralentisse pas les délais prévus de mise en vigueur ».

Dan Gagnier a été chef de cabinet de Jean Charest de 2007 à 2009. En 2012, il a conseillé le gouvernement libéral de Jean Charest alors que la crise étudiante battait son plein.