Le ministre de la Défense a écarté la possibilité de réduire les effectifs de l'armée canadienne malgré la morosité économique au pays.

Les libéraux se concentreront sur le maintien des effectifs approuvés au sein des troupes, soit 68 000 soldats à temps plein et 27 000 réservistes. Ottawa envisage même une augmentation du personnel, a affirmé Harjit Sajjan, jeudi.

Le gouvernement ne veut pas réduire les effectifs, il veut au contraire les augmenter où ce sera nécessaire, a-t-il expliqué.

Selon les données provenant du budget de l'année dernière, les Forces armées canadiennes comptent 20 000 soldats à temps partiel - soit 19 pour cent de moins que l'effectif total approuvé -, alors qu'il y a environ 66 000 membres en uniforme qui travaillent à temps plein.

Le ministre Sajjan a expliqué que le recrutement avait ralenti dans les dernières années et a dit souhaiter l'accélérer pour que le pays ait une armée agile et optimale.

Le ministère de la Défense nationale est traditionnellement ciblé par les compressions. Tour à tour, les précédents gouvernements, libéraux et conservateurs, ont coupé dans les budgets de la Défense pour rééquilibrer leurs budgets.

Le ministre des Finances Bill Morneau et le premier ministre Justin Trudeau ont tous deux remis en doute l'objectif d'adopter un budget équilibré d'ici quatre ans.

Lorsque les conservateurs étaient encore au pouvoir, des intervenants de renom avaient conseillé au gouvernement de diminuer les effectifs de l'armée. Le général Ryan Hillier avait dit que le nombre de soldats pourrait être réduit pour conserver des capacités sophistiquées dans l'armée.

M. Sajjan a indiqué que le nouveau gouvernement se pencherait sur le niveau approprié de militaires dans son examen du ministère. Cette révision ne visera pas à couper, mais bien à s'assurer qu'il y ait un équilibre entre l'armée de terre, la marine, l'armée de l'air et les forces spéciales, a-t-il affirmé.

«Nous devons nous concentrer sur nos capacités, ce parfait mélange entre les effectifs, l'entraînement et l'équipement. Nous voulons que les Forces armées canadiennes soient flexibles, qu'elles aient les ressources nécessaires et qu'elles soient capables de répondre rapidement aux défis futurs», a déclaré M. Sajjan.

Le ministre a dit à la rencontre annuelle de la Conférence des associations de la défense que cette révision serait complétée d'ici la fin de l'année, mais les paramètres de celle-ci - dont les consultations publiques - n'ont pas encore été fixés. Des analystes du domaine de la défense suggèrent qu'il s'agit d'une échéance ambitieuse qui sera difficile à respecter.

Certaines personnes se sont interrogées sur la tenue de cet examen alors que le gouvernement n'a pas encore énoncé sa stratégie sur la sécurité nationale.