Le gouvernement Trudeau pourrait donner du tonus à l'économie canadienne en insistant auprès des provinces pour qu'elles abolissent illico les barrières au commerce interprovincial, affirme l'opposition officielle.

L'abolition de ces barrières pourrait contribuer à relancer la croissance de l'économie sans que cela coûte des milliards de dollars au gouvernement fédéral, soutient le Parti conservateur.

Durant le règne des conservateurs, l'ancien ministre de l'Industrie James Moore avait multiplié les rencontres et les sorties afin de convaincre les premiers ministres des provinces de mettre fin au protectionnisme qui existe encore à l'intérieur des frontières canadiennes.

L'optimiste était tel que M. Moore avait évoqué la possibilité que les provinces puissent signer un nouvel accord en 2016. Il avait souligné l'importance d'abolir les barrières au commerce interprovincial alors que le Canada multiplie les ententes de libre-échange avec d'autres blocs économiques, comme l'Union européenne et la Corée du Sud.

L'entrée en vigueur de ces accords de libre-échange fera en sorte que les entreprises étrangères auront un meilleur accès aux marchés canadiens que les entreprises canadiennes elles-mêmes à cause des barrières au commerce interprovincial si elles ne sont pas éliminées.

On estime à entre 40 milliards et 60 milliards de dollars les pertes économiques liées au protectionnisme interprovincial. Il existe nombre de barrières au commerce intérieur, notamment sur le marché des contrats publics. Mais la barrière qui est le plus souvent citée en exemple touche le secteur des vins.

Vers un nouvel accord

En 2014, les premiers ministres avaient décidé de créer un sous-comité chargé d'accoucher d'une nouvelle entente d'ici le 31 mars 2016. Un nouvel accord permettrait de dépoussiérer l'accord sur le commerce intérieur signé en 1994.

Or le Parti conservateur estime que sans l'encouragement du gouvernement fédéral, ce dossier pourrait sombrer dans l'oubli. Et le député conservateur de la Colombie-Britannique Dan Albas s'inquiète de voir que le premier ministre Justin Trudeau n'a pas inclus ce dossier dans la lettre de mandat du ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains.

«Il y a encore trop de barrières qui existent pour les entreprises qui veulent vendre leurs produits ou services, ou encore tenter de décrocher des contrats de marchés publics dans une autre province. Le commerce intérieur représente environ 20 % du produit intérieur brut. Alors, il y a un argument économique assez convaincant pour qu'on abolisse ces barrières», a dit M. Albas, député de la circonscription d'Okanagan-Coquihalla, en Colombie-Britannique.

Au bureau du ministre Bains, une porte-parole, Kelly Acton, a soutenu que cet enjeu est une priorité. «Le travail avec les provinces visant à renouveler l'accord sur le commerce intérieur avance bien. Nous avons hâte de conclure un nouvel accord», a-t-elle ajouté.