Le premier ministre Justin Trudeau dit avoir assuré aux résidants de La Loche que le gouvernement fédéral leur fournirait du soutien dans les prochaines années alors que la petite communauté de la Saskatchewan a été éprouvée par une tuerie la semaine dernière.

M. Trudeau a affirmé en conférence de presse, vendredi, que son gouvernement serait présent «dans les jours, les mois et sûrement les années à venir» pour aider la communauté à faire son deuil et à se relever après une telle épreuve.

Il ne s'est toutefois pas engagé à mettre en oeuvre la demande du maire, Kevin Janvier, pour que les gouvernements fédéral et provincial financent l'infrastructure, les soins de santé et l'éducation à La Loche pendant les dix prochaines années.

Le premier ministre a affirmé qu'il s'était rendu dans la communauté «pour écouter», ajoutant que les informations qu'il a entendues seront présentées au cabinet avant de prendre une décision.

Il a ajouté que lui et ses ministres examineraient les options qui s'offrent à eux dans le cadre du budget afin de répondre aux «besoins réels» de cette population.

Le premier ministre libéral a rappelé qu'il avait fait campagne en promettant d'établir un «nouveau partenariat» avec les peuples autochtones.

«Ces événements tragiques ne font que renforcer notre désir (...) de faire cela», a-t-il déclaré.

Selon le premier ministre, la fusillade rappelle les importants problèmes auxquels se heurtent les Premières Nations de partout au pays. «Je ne peux pas parler pour les gouvernements précédents. Mais je sais que les gouvernements de toutes les couleurs n'en ont pas fait assez pour appuyer et investir dans les communautés éloignées et du Nord», a-t-il soutenu.

Un jeune homme de 17 ans a assassiné vendredi dernier deux frères adolescents dans une résidence de ce village du nord de la Saskatchewan, avant de se rendre à l'école secondaire locale, où il a tué un enseignant et une jeune adjointe, et a blessé sept autres personnes. Le suspect a ensuite été arrêté et incarcéré. Les enquêteurs n'ont pas encore découvert le motif de son geste, selon le surintendant de la Gendarmerie royale du Canada, Grant St. Germaine.

M. Trudeau a rencontré vendredi les blessés, les familles des personnes tuées et des leaders de la communauté, et il a participé à une assemblée publique qui a réuni environ 700 résidants de La Loche.

«Nous dénoncerons toujours de tels actes horribles de violence, mais nous devons nous rappeler que cette tragédie n'altérera pas - ne doit pas altérer - ce que nous sommes comme individus, comme membres d'une communauté forte. Nous devons demeurer fidèles à nos valeurs», a-t-il déclaré.

Le premier ministre a tenu à remercier les policiers et le personnel médical, dont la bravoure, selon lui, a «sans doute sauvé plusieurs vies» le jour du drame. Il a aussi remercié le personnel de l'école: «Je ne peux qu'imaginer la force, le courage, l'altruisme dont a fait preuve le personnel de l'école, dans des moments extrêmement difficiles, alors que la préoccupation première aura été la sécurité des élèves, de la communauté», a-t-il dit.

Par ailleurs, les enseignants de l'école publique avaient plus tôt tenu, sur Facebook, à assurer les élèves qu'ils ne les laisseraient pas tomber, malgré l'adversité. «Certains se sont demandé si (des membres du personnel) étaient partis. En fait, bien que nous soyons sous le choc et en deuil, nous sommes toujours là», ont-ils indiqué.

«Si jamais vous vous demandez où sont vos enseignants et les membres du personnel, et bien la réponse est simple: nous sommes ici, à La Loche. Parce que, franchement, où est-ce qu'on pourrait être, à part ici?»