Critiqué par certaines familles des victimes tuées dans les attentats terroristes survenus à Ouagadougou en raison de la réponse de son gouvernement, le premier ministre Justin Trudeau refuse de parler de gâchis dans ce dossier.

La sortie du conjoint de Maude Carrier, l'une des six victimes québécoises tuées au Burkina Faso, la semaine dernière, a eu des échos jusqu'au Forum économique de Davos, en Suisse, auquel participait le premier ministre Trudeau.

Excédé par le ton de M. Trudeau, Yves Richard a raconté, en entrevue au 98,5 FM, avoir raccroché la ligne au nez de ce dernier.

«Je ne peux qu'imaginer la peine que cette famille est en train de vivre et je suis content d'avoir pu exprimer mes condoléances», a répondu M. Trudeau, en dressant le bilan de son passage au coeur des Alpes suisses.

Lorsqu'on lui a demandé comment il s'était senti après qu'un électeur lui eut raccroché la ligne au nez, le premier ministre s'est limité à répondre «pour moi, l'important, c'est comment ils (les familles des victimes) se sentent».

Le ministère des Affaires étrangères a essuyé son lot de critiques à la suite des attentats, certains lui reprochant d'avoir manqué de tact en raison, selon le conjoint de Maude Carrier, des délais avant de contacter la famille.

En point de presse, M. Trudeau avait toutefois une opinion bien différente du travail de son gouvernement.

«Au contraire, on a pu les aviser à l'intérieur de quelques heures et on a fait tous les efforts pour les aider, a-t-il dit. Évidemment, la situation était extrêmement complexe et difficile à Ouagadougou. Les travailleurs consulaires et Affaires mondiales Canada ont travaillé avec professionnalisme.»

En dépit de cette tragédie, le premier ministre a de nouveau affirmé qu'il n'avait pas l'intention de revenir sur sa décision de retirer les six avions de chasse CF-18 dans le cadre des frappes aériennes contre le groupe armé État islamique (EI) en Syrie ainsi qu'en Irak.

«Le Canada est déterminé à continuer, en tant que membre de la coalition contre l'EI, à poursuivre le travail, a dit M. Trudeau. Nous nous sommes engagés à retirer les CF-18 et continuons à lutter contre le terrorisme avec d'autres moyens.»