Le cofondateur du Bloc pot et du Parti marijuana devient lobbyiste. Marc-Boris St-Maurice vient de s'inscrire au Registre des lobbyistes du Québec pour faire reconnaître les dispensaires médicaux, qu'il juge « mieux placés que la SAQ » pour vendre de la marijuana récréative.

Le mandat inscrit au Registre précise que M. St-Maurice et son organisme, le Centre compassion marijuana-santé, veulent convaincre le maire de Montréal et les conseillers municipaux d'élaborer « un règlement pour encadrer les dispensaires de marijuana à des fins médicales ».

« Depuis longtemps, je sollicite des rencontres avec des élus, à tous les paliers gouvernementaux. C'est un élu qui a accepté de me rencontrer qui a exigé que je m'inscrive d'abord au Registre. C'est une simple procédure, mais ça nous indique à quel point le projet de légalisation du gouvernement fédéral est maintenant pris au sérieux », estime M. St-Maurice, qui préfère taire l'identité de l'élu qui a accepté la rencontre.

On compte actuellement une centaine de dispensaires de marijuana médicale au Canada, selon une note de breffage transmise au premier ministre Justin Trudeau par le Bureau du Conseil privé, et obtenue grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Devant leur prolifération, la Ville de Vancouver a fait certains changements administratifs et de zonage pour les réglementer en juin dernier. Ils sont tolérés à Montréal, mais demeurent officiellement illégaux. « Il faudra tenir compte du rôle des dispensaires dans le cadre d'un nouveau régime légalisé », lit-on dans le document.

Mieux placés que la SAQ pour vendre du pot



Marc-Boris St-Maurice estime d'ailleurs que les dispensaires comme le sien seront mieux placés que la Société des alcools du Québec (SAQ) pour vendre de la marijuana, une fois la légalisation mise en place. « Les gens de la SAQ connaissent bien les cépages et la température qu'il fait à Bordeaux, mais l'univers du cannabis, c'est une culture en soi. La SAQ n'a pas l'expertise. On ne peut pas faire tout simplement un copier-coller du modèle de vente d'alcool. Ça va prendre un mécanisme taillé sur mesure pour le cannabis », croit-il.

« Avec la SAQ, il y a aussi un risque de trop grande commercialisation, ajoute le militant. Il ne faut pas se le cacher, ce que cherche la société d'État, c'est une croissance de ses ventes commerciales. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée avec la marijuana, qui reste un produit dont on ne devrait pas faire une forte promotion », avance-t-il.