La course à la direction du Parti conservateur pourrait se mettre véritablement en branle en mai seulement quand les militants du parti se réuniront à Vancouver à l'occasion du premier congrès national depuis la défaite électorale du 19 octobre dernier.

À cette occasion, les candidats qui souhaitent briguer la direction du parti afin de succéder à Stephen Harper pourraient être invités à faire un discours devant les troupes conservatrices. Il s'agirait alors du premier événement d'envergure de cette course qui devrait durer au moins un an, selon des informations obtenues par La Presse.

Il s'agit de l'un des scénarios qui seront évalués par le comité mis sur pied pour établir les modalités de la course à la direction, a-t-on indiqué.

Un tel scénario ferait en sorte que le prochain chef du Parti conservateur - et conséquemment le prochain chef de l'opposition officielle à la Chambre des communes - serait connu au printemps 2017 au plus tôt, soit quelque deux ans avant les prochaines élections fédérales, prévues par la loi en octobre 2019.

« Il n'y a pas de sentiment d'urgence au sein du parti en ce moment. Une longue course ouvrirait aussi toute grande la porte à ce que des candidats venant de l'extérieur du caucus conservateur se manifestent aussi. », dit une source conservatrice

En outre, on estime que la leader intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a abattu un boulot impressionnant depuis qu'elle a été élue par ses collègues conservateurs en novembre dernier. On soutient qu'elle pourrait porter le flambeau avec compétence et doigté, avec le concours du député de Roberval Denis Lebel, alors que l'on s'attend à ce que la lune de miel dont profitent les libéraux de Justin Trudeau encore aujourd'hui dure un certain temps.

Plusieurs candidats potentiels



Les anciens ministres Maxime Bernier, Kelly Leitch, Tony Clement et Lisa Raitt font partie de la liste des candidats potentiels. Ces derniers continuent de jauger leurs appuis dans les rangs conservateurs depuis quelques semaines. Cette course pourrait aussi se faire en l'absence d'un des favoris, l'ancien ministre de la Défense Jason Kenney.

Ce dernier, qui peut compter sur un réseau impressionnant d'organisateurs dans l'ensemble du pays prêts à se lancer dans la course, fait l'objet de vives pressions pour faire le saut en politique provinciale en Alberta afin de reconstruire le mouvement conservateur, écarté du pouvoir en mai dernier par le NPD après quelque 40 ans à la tête de la province. La droite dans cette province durement touchée par la chute brutale des prix du pétrole est divisée entre deux partis, le Parti progressiste-conservateur et le Wild Rose. Le quotidien Calgary Herald a rapporté cette semaine que nombre de conservateurs albertains voient en Jason Kenney « le sauveur » capable d'unifier les forces conservatrices.

Le député ontarien Michael Chong songe par ailleurs à se lancer dans la course. Il discutera de ses intentions de manière informelle avec un groupe d'une vingtaine de personnes le lundi 25 janvier à 18 h au University Club, un club privé de Toronto, selon nos informations.

Selon certaines évaluations, un candidat devrait prévoir un budget d'au moins 2 millions de dollars pour mener une campagne nationale qui pourrait durer plus d'un an. D'autres croient qu'une campagne victorieuse pourrait coûter environ 4 millions de dollars.

Mais le plafond des dépenses de même que les règles qui s'appliqueront aux candidats durant la course seront déterminés par le comité mis sur pied par l'exécutif du parti. Ce comité composé d'une vingtaine de membres doit se réunir pour la première fois d'ici la fin du mois de janvier.