Le ministre fédéral de l'Immigration, John McCallum, affirme qu'il y a un monde de différence entre la situation canadienne et la situation allemande, où des allégations d'agression sexuelle formulées à l'égard de demandeurs d'asile font scandale.

M. McCallum a confirmé mercredi que le 10 000e réfugié syrien était arrivé au Canada mercredi soir, dans le cadre de la promesse électorale du gouvernement Trudeau d'accueillir 25 000 réfugiés avant la fin de l'année 2015. Cet objectif a été reporté à la fin du mois de février, et le ministre McCallum a affirmé que son gouvernement serait en mesure de l'atteindre. La barre des 10 000 arrivées initiales avait au départ été fixée pour le 31 décembre, mais elle a elle aussi été repoussée.

Lors d'un point de presse à Ottawa, le ministre a été appelé à se prononcer sur la situation de Cologne, en Allemagne, où des centaines de femmes ont affirmé avoir été victimes de harcèlement et d'agression sexuelle par des bandes de jeunes lors des célébrations de la veille du jour de l'an. Les suspects incluaient des demandeurs d'asile arrivés au cours de la dernière année, selon les autorités locales.

«Nous sommes évidemment très conscients de la situation en Allemagne et les problèmes qu'ils ont eus, a déclaré John McCallum. Mais laisse-moi vous rappeler que l'on parle de 25 000 réfugiés syriens [au Canada], et l'Allemagne en a accepté près d'un million. Et que ceux que nous recevons, nous les avons choisis avec soin. La plupart d'entre eux ne sont pas des hommes célibataires, la plupart sont des familles, alors que l'Allemagne accepte tous ceux qui arrivent à ses frontières.»

«Les deux situations sont très différentes, a-t-il ajouté. De plus, le Canada a une très longue tradition d'accueillir et d'intégrer de nouveaux arrivants avec succès. [...] Nous sommes des leaders à cet égard à l'échelle mondiale.»

Le ministre McCallum a qualifié de cas isolé l'incident survenu récemment à Vancouver, où un homme a aspergé un groupe de réfugiés syriens de gaz lacrymogène. «La grande majorité des Canadiens accueillent ces réfugiés», a-t-il maintenu. «Mais il faut prendre soin d'éviter l'éruption de tels sentiments à l'encontre de réfugiés. Et c'est pour cela qu'il faut éviter des choses comme de placer les réfugiés avant les autres Canadiens pour l'obtention de logements sociaux. »