Les yeux pleins d'eau, le premier ministre du Canada a promis dimanche de faire «tout [son] possible pour que plus jamais» ne se reproduise un drame comme celui de Polytechnique, survenu il y a 26 ans jour pour jour.

Justin Trudeau a participé à l'illumination de 14 puissants faisceaux de lumière au belvédère du mont Royal «pour ne jamais oublier» les 14 jeunes femmes tombées sous les balles d'un tueur.

M. Trudeau, très ému, a respecté une minute de silence avant de déposer - avec une jeune fille - un bouquet au pied de photos des victimes.

Il ne devait pas prendre la parole. «C'est un moment pour se souvenir et évidemment pour se faire des promesses», a simplement glissé le premier ministre en quittant la brève cérémonie. Des promesses pour empêcher ces drames, a-t-il ajouté.

Juste avant, l'illumination d'un faisceau avait éclairé le ciel montréalais chaque fois que le nom d'une victime était prononcé au micro. «Si c'est possible, on va le faire chaque année», a indiqué Catherine Bergeron, dont la soeur Geneviève est morte à Polytechnique.

Contre la violence faite aux femmes

Sur la Place-du-6-décembre-1989, une centaine de personnes s'étaient réunies vers midi pour honorer la mémoire des victimes.

Ce rassemblement annuel qui, pour la première fois, avait lieu en milieu de journée, est l'occasion de dénoncer la violence faite aux femmes. Depuis quelques années, la Fédération des femmes du Québec, organisatrice de la journée, ne manque pas de rappeler le sort de 1186 femmes autochtones disparues ou assassinées, et exige une commission d'enquête afin de faire toute la lumière sur cette situation.

Johynny et Emily Wilde, les parents de Cindy Ruperthouse, une femme portée disparue depuis un an et demi, et Jeannine Raphaël, dont la soeur a été assassinée, ont participé au rassemblement.

Viviane Michel, de Femmes autochtones au Québec, s'est dite quelque peu déçue du nombre de participants, moins élevé que l'an dernier. «C'est dommage qu'on se déplace seulement pour les grandes dates comme le 25e anniversaire», a-t-elle soupiré.

Plusieurs dignitaires étaient déjà présents au rassemblement à la Place-du-6-décembre-1989, notamment le ministre responsable des Affaires autochtones Geoffrey Kelley, la ministre de la Justice Stéphanie Vallée et Françoise David, porte-parole de Québec solidaire.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Un faisceau lumineux a éclairé le ciel montréalais chaque fois que le nom d'une victime de Polytechnique a été prononcé au micro.