Le règne de 12 ans des progressistes-conservateurs à Terre-Neuve-et-Labrador a pris fin, lundi soir.

Les électeurs de la province ont choisi de porter au pouvoir les libéraux de Dwight Ball. Ceux-ci sont même en bonne voie d'obtenir une forte majorité à l'Assemblée législative.

Quatre-vingt-dix minutes après la fermeture des bureaux de scrutin, 28 candidats libéraux ont été déclarés élus et trois autres sont en avance. M. Ball a été un des premiers candidats à être déclarés élus. Ils ont obtenu 57,1 pour cent des suffrages exprimés.

L'ancien député fédéral Gerry Byrne fera aussi son entrée à l'Assemblée législative de la province. L'ancien président de l'Association médicale canadienne, John Haggie, a enlevé la circonscription de Gander.

Les libéraux ont pu profiter de l'élan provoqué par la domination totale de leur parti lors des élections fédérales du 19 octobre. M. Ball a, à de nombreuses reprises, évoqué la stratégie de Justin Trudeau pour déloger ses adversaires, déclarant que les électeurs de Terre-Neuve voulaient une «politique d'espoir».

La défaite s'annonce décisive pour les progressistes-conservateurs. Seulement sept candidats ont été élus, dont le chef et premier ministre sortant Paul Davis. Ils devaient se contenter de 30,1 pour cent du suffrage populaire. Quatre des sept ministres se dirigeaient vers une défaite tandis que Beth Crosbie, la fille de l'ancien ministre fédéral des finances, John Crosbie, a mordu la poussière.

M. Davis n'a pas semblé trop démoralisé par l'ampleur de la défaite. Dans un discours très dynamique, il a annoncé qu'il restera à la tête du parti et que le processus «de reconstruction s'amorce maintenant». Il a promis que le parti sera prêt à affronter l'électorat en 2019 à l'occasion des prochaines élections générales.

Le NPD a réussi à faire élire deux candidates dont son ancienne leader Lorraine Michael. Le chef Earle McCurdy a subi la défaite dans St. John's West. Ce dernier qui a prié ses partisans de «ne pas perdre la foi» ignore ce que l'avenir lui réserve pour le moment. «J'ai appris à compter jusqu'à 10. Je n'ai aucune décision à annoncer ce soir», a-t-il déclaré. Le part du suffrage obtenu par le parti s'élevait 12,2 pour cent.

Paul Davis n'a été désigné au poste de premier ministre qu'il y a 13 mois, succédant à Kathy Dunderdale

L'économie a été sans doute l'un des enjeux les plus importants de la campagne. La chute des prix du pétrole a frappé de plein fouet l'économie de la province, dont le secteur de l'énergie représentait le tiers du budget provincial en 2013. RBC estime que cette baisse des prix a fait perdre 1,5 milliard $ pour l'exercice 2015-2016.

Avec cette victoire de Dwight Ball, toutes les provinces à l'est du Manitoba seront dirigées par des gouvernements libéraux. A contrario, il n'existe plus un seul gouvernement, tant sur la scène provinciale que fédérale, dirigé par un parti dit conservateur.

Le nombre de circonscriptions dans la province a diminué depuis la dernière élection, passant de 48 à 40. À la dissolution de la chambre, les progressistes-conservateurs détenaient 28 sièges, contre 16 pour les libéraux et trois pour les néo-démocrates. Il y avait un siège vacant.