Les attaques terroristes qui ont coûté la vie à 130 personnes plus tôt ce mois-ci à Paris ont galvanisé l'ardeur des chefs d'État et de gouvernement qui se dirigent vers la Ville lumière, croit Justin Trudeau.

Le premier ministre canadien est arrivé dans la capitale française, samedi soir, au moment où quelque 150 leaders mondiaux convergeaient également vers Paris pour participer à la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, également appelée COP21.

Avant de quitter Malte samedi, où il participait à son premier sommet du Commonwealth cette semaine, M. Trudeau a déclaré être «très optimiste» de voir les nations s'entendre sur un nouvel accord pour combattre les changements climatiques.

Il a ajouté que le Canada ferait sa part.

«Les leaders se disent encore plus enthousiastes et engagés à participer à la conférence de Paris puisque cela leur offre également l'opportunité de démontrer leur solidarité envers Paris et le peuple français», a-t-il dit.

Après s'être engagé à verser 2,65 milliards d'ici cinq ans aux pays en développement pour les aider à lutter contre les changements climatiques, M. Trudeau rencontrera son homologue indien, Narendra Modi, dimanche soir, pour l'encourager à conclure une entente sur les changements climatiques.

Il se rendra également à l'Élysée pour partager un repas avec le président français François Hollande, qui a fait une apparition remarquée au sommet du Commonwealth à Malte pour convaincre ses homologues à soutenir un accord sur le climat.

M. Hollande a déclaré aux 53 pays représentés à Malte que l'Homme a la responsabilité morale de combattre les changements climatiques avec la même vigueur qu'il combat le terrorisme.

M. Modi n'a pas participé au sommet de Malte, bien que son pays soit le pays le plus populeux du Commonwealth. L'Inde pourrait constituer un obstacle de taille à la conclusion d'un traité international, puisque le pays est réfractaire à l'idée de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (GES).

L'Inde, le troisième plus grand émetteur de GES, a déjà affirmé que ses émissions pourraient tripler au cours des 15 prochaines années puisque le pays compte utiliser son électricité alimentée au charbon pour soutenir le développement de son économie.

Justin Trudeau a toutefois dit aux journalistes qu'il demeurait optimiste de voir l'Inde s'engager à diminuer ses émissions de GES à compter de 2020, ce qui sera le coeur de l'accord négocié au cours des deux prochaines semaines à Paris.

Le premier ministre canadien a spécifié que la «volonté politique claire de passer à l'action» de la Chine et des États-Unis, les plus grands émetteurs de GES au monde, et le fait que l'Inde participe au sommet de l'ONU sont de bonnes raisons d'être optimiste.

M. Trudeau a ajouté que les citoyens jugeraient «très négativement les pays qui ne participeraient pas» à cet effort pour limiter à 2 degrés Celsius la hausse de la température mondiale.

«Pour prendre un exemple concret, nous ne devons pas aller voir beaucoup plus loin que notre propre histoire et la difficulté que nous avons eue à construire des oléoducs parce que les citoyens croyaient que nous ne prenions pas nos responsabilités environnementales au sérieux», a-t-il souligné.

Les premiers ministres du Québec, de l'Alberta, de la Colombie-Britannique, de l'Ontario et de la Saskatchewan se joindront à M. Trudeau à Paris pour témoigner de la volonté du pays à s'engager contre les changements climatiques après des années à avoir traîné la patte.

Plus tôt, samedi, le nouveau premier ministre canadien a reconnu qu'il avait rapidement été «mis dans le bain» des sommets internationaux moins de deux mois après son élection.

Depuis qu'il a pris les commandes du pays il y a près d'un mois, Justin Trudeau a participé au sommet du G20 en Turquie, à celui des dirigeants de la zone Asie-Pacifique aux Philippines, avant de visiter la reine Elizabeth II au palais de Buckingham à Londres et de passer par Malte, pour finalement conclure son séjour à l'étranger à Paris.

M. Trudeau a également rencontré samedi son homologue australien Malcolm Turbull, qui ont parlé de leur amitié naissante nourrie par les nombreuses rencontres des dernières semaines.

M. Turnbull a affirmé qu'il espérait que le Canada ratifie comme prévu le Partenariat transpacifique, un enjeu délicat pour le gouvernement libéral qui a promis de consulter les Canadiens et le Parlement avant de le mettre en oeuvre.

La semaine dernière, à Manille, le président Barack Obama avait accentué la pression sur le premier ministre canadien en faisant remarquer publiquement que les deux pays «seraient bientôt tous les deux signataires de l'accord».