L'accueil de «rock star» qu'a reçu le premier ministre Justin Trudeau au sommet de l'APEC à Manille, cette semaine, a connu un couac, vendredi, dans un quotidien populaire.

Deux jours plus tôt, le même quotidien demandait à ses lecteurs - à la une, photos à l'appui - qui était le plus sexy au sommet de l'APEC: le président mexicain Enrique Pena Nieto ou le premier ministre canadien.

Mais vendredi matin, un entrefilet dans le coin de la une du Philippine Daily Inquirer rappelait que le «sexy» premier ministre était moins chaud à l'idée de ramener au Canada les 2500 tonnes d'ordures ménagères qu'une entreprise de l'Ontario avait expédiées par bateau à Tarlac, aux Philippines, en 2013.

L'entreprise avait pourtant soutenu qu'il s'agissait de métal destiné au recyclage, mais les Philippins ont plutôt trouvé dans les 50 conteneurs des ordures ménagères en putréfaction - restes de table, couches jetables, etc.

Cette affaire avait soulevé la colère des Philippins, qui sont souvent venus manifester devant l'ambassade canadienne pour exiger le renvoi au Canada de ces conteneurs. Mais le Canada n'est pas seul: des navires remplis d'ordures d'un peu partout dans le monde sont expédiés aux Philippines depuis une quinzaine d'années.

M. Trudeau a été cuisiné jeudi par un journaliste philippin sur ce dossier des «ordures canadiennes», vers la fin de sa conférence de presse donnée à l'issue du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique. Le premier ministre canadien avait bien sûr été informé par son entourage des «dossiers locaux» qui pouvaient être évoqués à Manille, dont celui-là.

Il a répondu en conférence de presse que le Canada s'affairait à modifier les lois afin de pouvoir intenter des recours contre les entreprises fautives.