Les cinq femmes qui ont été assermentées comme ministres d'État sont considérées comme des ministres «en bonne et due forme», et leur salaire sera ajusté en conséquence, assure-t-on au Parti libéral du Canada (PLC).

D'après les décrets qui ont été publiés jeudi sur le site du Bureau du conseil privé, la ministre québécoise Marie-Claude Bibeau et ses collègues Patricia Hajdu, Carla Qualtrough, Bardish Chagger et Kirsty Duncan sont officiellement des ministres d'État.

Le fait qu'aucun homme ne se retrouve dans cette situation prête flanc à la critique puisque le premier ministre Justin Trudeau s'est targué d'avoir formé un conseil des ministres paritaire - les ministres d'État ont un salaire inférieur de 20 000 $ à celui des ministres.

Cette situation ne durera pas, a assuré vendredi une source libérale, insistant sur le fait que ces cinq femmes ministres le sont au même titre que leurs collègues et que leur salaire sera ajusté de façon rétroactive pour le refléter.

«Ce sont des choses qui ne se font pas du jour au lendemain», mais «nous allons nous assurer que tous les ministres aient le même salaire», a indiqué cette même source, qui a requis l'anonymat.

Les ministres concernées mèneront par ailleurs leur propre barque, contrairement à ce que stipulent les décrets du Bureau du conseil privé.

Dans celui de Marie-Claude Bibeau (ministre du Développement international et de la Francophonie), par exemple, il est écrit que «le gouverneur général en conseil délègue (Mme Bibeau) auprès du ministre des Affaires étrangères afin qu'elle lui prête son concours dans l'exercice de ses responsabilités».

Autrement dit, elle serait tenue de rendre des comptes au ministre Stéphane Dion.

Cela ne se produira pas - ni pour Mme Bibeau, ni pour Mme Hajdu (Condition féminine), Mme Qualtrough (Sports et Personnes handicapées), Mme Chagger (Petite entreprise et Tourisme) ou Mme Duncan (Sciences), assure-t-on au PLC.

«Les ministres sont toutes ministres en bonne et due forme. La 'subordination» est sur papier seulement», a insisté la source libérale anonyme.

Les libéraux plaident que cet imbroglio est dû à des questions de nature bureaucratique.

«Cette approche pour leur nomination faisait en sorte qu'elles avaient accès au soutien du ministère, de nouvelles organisations n'étant pas créées», selon une note produite par des fonctionnaires qui a été transmise à La Presse Canadienne par le PLC.

La décision de former un conseil des ministres comptant un nombre équivalent d'hommes et de femmes, soit 15, a été largement saluée. La phrase qu'a laissée tomber Justin Trudeau pour justifier la chose - «Parce qu'on est en 2015» - a été reprise dans plusieurs médias internationaux.