À son dernier jour en poste au ministère des Finances, mardi, Joe Oliver a dit espérer que son successeur libéral ne laissera pas les déficits partir en vrille.

Le passage de M. Oliver aux Finances prenait fin mardi, 19 mois après avoir succédé au règne de huit ans de Jim Flaherty en mars 2014. Le premier ministre désigné, Justin Trudeau, annoncera la composition de son cabinet mercredi matin.

M. Oliver, lui-même défait le 19 octobre dans sa circonscription d'Eglinton-Lawrence, en Ontario, a indiqué à La Presse Canadienne, mardi, que sa dernière journée à l'important ministère avait été plutôt tranquille - il a surtout rédigé des lettres de recommandation pour les membres de son personnel politique, qui perdent de facto leur emploi.

Les libéraux ont remporté une victoire décisive au dernier scrutin fédéral en promettant notamment d'enregistrer des déficits pouvant atteindre 10 milliards $ au cours des trois prochaines années, afin d'investir massivement dans des programmes d'infrastructures pour relancer l'économie canadienne.

M. Oliver, lui, se dit fier de l'approche «déficit zéro» adoptée par son gouvernement, et il espère maintenant que son successeur libéral ne laissera pas les déficits atteindre des seuils plus importants que promis.

Interrogé sur la «défaite amère» du 19 octobre, il estime que les conservateurs n'auraient jamais pu vaincre le profond désir de changement des Canadiens.

M. Oliver est le premier ministre fédéral des Finances depuis 1993 à être battu lors d'un scrutin alors qu'il est toujours en poste. En 1993, le ministre progressiste-conservateur Gilles Loiselle avait été victime d'un raz-de-marée anti-Mulroney qui avait déferlé sur le pays. C'est le libéral Paul Martin qui lui avait succédé, pendant près de neuf ans.