Le ministre Steven Blaney est loin d'être indélogeable puisque les gens l'identifient désormais au controversé projet de loi antiterroriste C-51, estime la chef du Parti vert, Elizabeth May.

Les verts ont officiellement lancé leur offensive jeudi dans la circonscription de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, que souhaite représenter l'environnementaliste André Bélisle.

«C'est un grand défi, évidemment, parce que comme ministre, M. Blaney a beaucoup d'appuis», a reconnu Mme May lorsqu'on lui a demandé quelles étaient les chances de succès de son poulain.

«Mais malheureusement, M. Blaney est bien connu maintenant comme le ministre du projet de loi C-51», a-t-elle poursuivi en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

Pour sa part, André Bélisle a concentré ses attaques sur l'inaction du gouvernement conservateur dans le dossier du chantier naval Davie, qui a hérité mardi dernier d'un contrat de 16 millions de dollars d'Ottawa pour la modernisation du brise-glace Henry Larsen.

«Ce sont des «peanuts» comparé aux sommes de plusieurs milliards de dollars investies à Vancouver et Halifax, et c'est un bonbon électoraliste qui ne répond pas aux besoins en matière de sécurité pour le fleuve Saint-Laurent», a-t-il dénoncé.

Il en a également profité pour reprocher aux conservateurs leur incurie en ce qui a trait à la sécurité maritime dans le golfe du Saint-Laurent.

Car selon lui, si un déversement de pétrole ou d'une autre matière dangereuse survenait à cet endroit en hiver ou par mauvais temps, le Canada ne disposerait pas des ressources nécessaires pour intervenir rapidement et efficacement.

«Le gouvernement Harper en porte la responsabilité puisqu'il se montre totalement indifférent à cette situation au Québec», a lancé M. Bélisle.

Le Parti vert du Canada, qui n'a jamais fait élire de député au Québec, espère réaliser une percée aux élections prévues cet automne avec l'entrée en scène de candidats de renom comme les environnementalistes André Bélisle et Daniel Green ainsi que le comédien Jici Lauzon.

Celle qui tient les rênes de la formation se dit «vraiment optimiste» d'y parvenir enfin en défendant des valeurs et intérêts chers aux yeux des Québécois. L'opposition au projet d'oléoduc Énergie Est, par exemple, pourrait permettre de marquer des points, estime Mme May.

«Nous sommes le seul parti au niveau national qui était contre ces efforts de voir des pipelines avec les sables bitumineux être transportés vers les côtes de l'Atlantique», a-t-elle exposé.

«C'est clair que les Québécois et les Québécoises sont contre Énergie Est. Nous sommes le seul parti sauf le Bloc québécois à être contre, mais le Bloc n'a pas de candidats dans les autres parties du Canada», a complété Mme May.