Gilles Duceppe a été confirmé en poste par une quasi-unanimité de voix: mercredi, le Bloc québécois l'a officiellement choisi comme chef de la formation politique.

Le Bloc a tenu son conseil général spécial à Nicolet, le jour de la fête du Canada.

Selon le Bloc, plus de 300 militants étaient présents et ont choisi M. Duceppe pour mener le parti souverainiste lors des prochaines élections fédérales prévues en octobre.

Le retour de Gilles Duceppe comme chef avait déjà été annoncé le 10 juin, lors d'une conférence de presse commune avec celui qui dirigeait le parti depuis presque un an, Mario Beaulieu, ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.

Selon M. Duceppe, rejoint plus tard au téléphone, les militants lui ont tous - sauf un, croit-il - offert son appui et voyaient le changement de chef de façon fort positive.

Et cela, même s'ils avaient voté pour Mario Beaulieu lors de la dernière course au leadership.

«D'abord, c'est Mario Beaulieu lui-même qui m'a invité. C'est lui qui a proposé une telle stratégie», a expliqué M. Duceppe en entrevue. «Alors ça a été très très très bien reçu par les gens.» Il a rappelé les paroles de M. Beaulieu qui concédait qu'il n'était pas assez connu et manquait de temps pour améliorer sa notoriété avant les élections fédérales: le retour de Gilles Duceppe serait alors bénéfique au parti, disait-il.

Les membres du conseil général spécial du Bloc québécois ont de plus entériné, mercredi, la proposition du Bureau national de scinder les postes de chef et de président: M. Beaulieu assumera ces dernières fonctions.

Selon lui, avec Gilles Duceppe, le Bloc se donne les moyens de regagner la faveur de la population québécoise «face au Bloc canadien constitué du NPD, du Parti libéral du Canada et du Parti conservateur».

Questionné quant à savoir s'il avait réellement envie de croiser le fer tous les jours à Ottawa et au Québec, M. Duceppe a rétorqué: «J'ai compris que c'était ma responsabilité de répondre »oui«».

«Car c'est clair que l'avenir du Québec m'intéresse», a-t-il ajouté.

Le chef va faire, comme par le passé, une grande tournée du Québec au mois d'août.

«Un tour du Québec et, par la suite, le retour du Québec», a-t-il lancé.

Alors que le débat sur le vote stratégique des Québécois a repris de plus belle lorsqu'il est redevenu chef - certains faisant valoir que voter pour le Bloc ne ferait qu'aider les conservateurs à se maintenir au pouvoir -, M. Duceppe affirme qu'il dira aux gens de «voter par conviction».

«Nous, on va battre les conservateurs au Québec. Que le NPD et les libéraux fassent le même travail dans le reste du Canada plutôt que de nous demander de renoncer à qui nous sommes pour faire leur jeu», plaide le chef.

M. Duceppe dit d'ailleurs ne pas vouloir former d'alliance avec un autre parti politique car le Bloc est le seul à prôner la souveraineté à Ottawa.

Lors des dernières élections fédérales, en 2011, le Bloc - à ce moment dirigé par Gilles Duceppe - a subi une dégelée électorale, perdant 43 de ses 47 sièges aux Communes, y compris celui du chef qui a immédiatement démissionné. Il avait alors été remplacé par Daniel Paillé et, après que celui-ci eut quitté pour des raisons de santé, par Mario Beaulieu. M. Duceppe n'avait pas participé aux deux dernières courses à la chefferie.

La formation bloquiste ne compte actuellement que deux députés à Ottawa, dont un qui ne se représentera pas.