Le ministère fédéral des Affaires autochtones devrait éliminer le plafond de 2% sur les augmentations annuelles de financement pour les services et les programmes dans les réserves, a recommandé, mardi, un comité du Sénat.

Dans ses conclusions, le comité permanent du Sénat sur les Peuples autochtones a affirmé que le financement devait prendre en compte l'inflation dans les communautés des Premières Nations et la population autochtone croissante.

La population autochtone demeure celle en plus forte croissance au Canada.

Le comité a aussi recommandé de créer un nouveau programme ministériel de garanties de prêts pour aider à payer pour les infrastructures dans les réserves.

Le rapport reconnaît que le financement fédéral ne peut à lui seul répondre aux besoins en infrastructure des Premières Nations, mais soutient que le gouvernement peut en faire plus pour faire progresser les localités.

Le comité du Sénat a amorcé ses travaux en novembre 2013, qui ont consisté notamment à se rendre dans des communautés pour évaluer les défis sur le terrain. Il a entendu plus de 80 témoins, dont des Autochtones, des organisations autochtones et des agences fédérales.

«Les gens nous ont amenés dans leur maison. Ce n'était pas toujours facile, a commenté le sénateur conservateur Dennis Patterson. Nous avons vu des maisons remplies de moisissures. Nous avons vu des gens vivre dans des maisons condamnées, car ils n'avaient pas d'autres endroits pour demeurer. Nous avons néanmoins été impressionnés par la débrouillardise de la communauté et de ses membres.»

La porte-parole libérale des affaires autochtones, Carolyn Bennett, veut que le gouvernement fédéral agisse en tenant compte des recommandations du comité sénatorial. «C'est un comité multipartite dominé par les conservateurs. Le gouvernement doit reconnaître que ce comité dit la vérité. Les Canadiens veulent la justice et l'égalité des chances. Ils sont embarrassés de voir qu'une partie de sa population vit dans des conditions ressemblant à celles prévalant dans les pays du tiers-monde.»