Le parti Forces et démocratie devra se résigner: il n'y aura pas de place pour son chef aux débats télévisés, a confirmé mardi le directeur général de l'information de Radio-Canada, Michel Cormier.

La formation politique née il y a quelques mois ne répond à aucun des trois grands critères qui orientent la sélection des participants, a résumé le grand patron de l'information à la SRC.

Forces et démocratie n'a pas de député élu sous sa bannière, les sondages d'opinion ne montrent pas d'appui substantiel pour le parti, et celui-ci n'a «pas de présence significative dans le débat public», a énuméré M. Cormier en entrevue téléphonique.

Jean-François Fortin a fondé le parti Forces et démocratie après avoir claqué la porte du Bloc québécois à la suite de l'élection de Mario Beaulieu au poste de chef.

Son parti est reconnu par Élections Canada et se promet de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions du Québec, cet automne.

Il compte un autre député aux Communes, le transfuge néo-démocrate Jean-François Larose.

Forces et démocratie avait pris les grands moyens, mardi, pour dénoncer ce qu'elle qualifiait de «double discours» du consortium des médias en rendant publique une conversation téléphonique entre MM. Fortin et Cormier, qui avait été enregistrée à l'insu de ce dernier.

Au cours de l'échange, qui remonte à mercredi dernier, le patron radio-canadien disait clairement au politicien qu'il ne pourrait participer aux joutes oratoires.

Or, le consortium des médias plaidait deux jours plus tard, à l'issue d'une rencontre qui s'est tenue à Toronto - et à laquelle Forces et démocratie n'était pas conviée - qu'aucune décision n'avait encore été prise à propos des débats qui devraient être diffusés en septembre.

Selon Michel Cormier, le consortium voulait tout simplement éviter de faire des annonces à la pièce, surtout en considérant que le processus de négociations avec les divers partis politiques n'est pas encore terminé.

Il juge par ailleurs avoir fait preuve de courtoisie en appelant personnellement Jean-François Fortin pour lui annoncer la position du regroupement de télédiffuseurs.

«C'était par considération que j'ai appelé M. Fortin», a-t-il plaidé à l'autre bout du fil.