Même si l'Arabie saoudite a déjà dit aux élus de l'Assemblée nationale de se mêler de leurs affaires concernant la condamnation du blogueur Raif Badawi, les députés de la Chambre des communes rétorquent qu'il est de leur devoir de défendre les droits de la personne.

À l'initiative du député libéral Marc Garneau, la Chambre des communes a adopté à l'unanimité mercredi après-midi une motion qui «dénonce le traitement répréhensible de Raif Badawi, et demande au gouvernement de l'Arabie saoudite de le libérer immédiatement.»

Cette motion a été adoptée le jour même où il a été révélé que l'Arabie saoudite a écrit à l'Assemblée nationale du Québec pour exprimer son irritation devant ce que le régime au pouvoir estime être une forme d'ingérence dans ses affaires relativement au traitement réservé au blogueur.

La lettre de l'ambassadeur saoudien à Ottawa Naïf Bin Bandir AlSudairy a été transmise au début du mois de mars au président de l'Assemblée nationale Jacques Chagnon.

Sa lettre contient en annexe une note du ministère saoudien des Affaires étrangères exprimant la surprise de l'Arabie saoudite concernant les propos rapportés dans les médias concernant la situation de M. Badawi, condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour ses prises de position pour les droits de la personne.

«Le Royaume n'accepte aucune attaque au nom des droits de la personne, particulièrement quand sa constitution s'appuie sur la loi islamique, qui garantit les droits de la personne et préserve son sang, sa richesse, son honneur et sa dignité», indique-t-on dans la lettre.

En février, les députés de tous les partis représentés à l'Assemblée nationale ont adopté à l'unanimité une motion demandant la libération du prisonnier, dont la famille est établie à Sherbrooke, dans les Cantons-de-l'Est.                   

- Avec La Presse Canadienne