L'intention des conservateurs d'amender leur projet de loi antiterroriste n'a pas fait diminuer le mouvement d'opposition envers cette réglementation sécuritaire à large spectre.

Les quelques amendements qui devraient être présentés mardi par le gouvernement ne semblent pas atténuer les inquiétudes de la cheffe du Parti vert du Canada, Elizabeth May, concernant le projet de loi C-51, qu'elle qualifie de dangereux et d'antidémocratique.

Au moment où le Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des Communes débute son examen détaillé du projet de loi de 62 pages, Mme May a déclaré qu'elle prévoyait y proposer 60 amendements.

Le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral du Canada ont aussi demandé à ce que le projet de loi soit amendé de manière à protéger les libertés civiles et à renforcer les mécanismes de surveillance du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

Sept grandes organisations de défense des droits humains, dont Amnistie internationale Canada, l'Association canadienne des libertés civiles et la Ligue des droits et libertés, ont demandé conjointement lundi le retrait pur et simple du projet de loi de l'ordre du jour du gouvernement.

Toutefois, les ministres conservateurs qui ont comparu lundi devant un comité du Sénat à ce sujet ont tenu à préciser que le gouvernement ne prévoyait pas mettre sur pied un comité parlementaire permanent dont la mission serait la surveillance des services de renseignements, comme il en existe en Grande-Bretagne et aux États-Unis.