Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, estime que la question du port du niqab, le foulard qui cache le visage de certaines femmes musulmanes, ne relève pas des politiciens mais bien de la Charte des droits et libertés et de l'interprétation qu'en font les tribunaux.

Interrogé sur sa propre position quant au port du niqab lors des cérémonies d'assermentation des nouveaux citoyens et pour les employées de la fonction publique fédérale, M. Mulcair a simplement réitéré la position qu'il maintient depuis que ce débat a été relancé au niveau fédéral à la suite de la décision d'un juge de permettre à une nouvelle arrivante de porter le niqab en prononçant son serment de citoyenneté.

«La liberté de religion est garantie aux termes de la Charte des droits et libertés de la personne. C'est aux tribunaux d'interpréter les balises et donner les limites», a-t-il dit mardi.

En d'autres termes, M. Mulcair ne s'oppose pas au port du voile lors des cérémonies d'assermentation, pas plus qu'il ne s'oppose au port du niqab pour les employées de la fonction publique fédérale, une position qui rejoint celle exprimée par le président du Conseil du trésor, Tony Clement.

«Il y a des employeurs qui vont dire non, il y a en a d'autres, comme M. Harper et son gouvernement, qui disent oui et si c'est contesté lorsque quelqu'un dit non, c'est un juge qui va décider. La Charte des droits et libertés n'est pas interprétée et appliquée par les élus et c'est une bonne chose quand on voit la teneur du débat actuel», a fait valoir le chef de l'opposition.

M. Mulcair n'a d'ailleurs pas voulu endosser les propos de son député montréalais Alexandre Boulerice, qui affirmait la semaine dernière que les employés de l'État ne devraient pas être autorisés à couvrir leur visage, une position qui n'engage personne d'autre que le député lui-même, selon le chef.

«Ce que mon collègue était en train de dire lorsqu'il a exprimé une opinion personnelle là-dessus, c'est que, pour lui, ça le rendait inconfortable», a soutenu M. Mulcair, ajoutant que la meilleure épreuve à laquelle la Charte peut être soumise est justement de voir si, même dans les cas de malaise et d'inconfort, la liberté de religion des autres est respectée.