Le Parti libéral du Canada revient à la charge pour obtenir l'expulsion du député John Williamson du caucus conservateur après que ce dernier eut tenu des propos jugés racistes au sujet des travailleurs temporaires étrangers.

Après avoir interpellé Stephen Harper à ce sujet à la Chambre des communes mercredi, voilà que député libéral John McCallum envoie une lettre au premier ministre l'exhortant à nouveau d'évincer le député du Nouveau-Brunswick de son caucus.

Prenant la parole devant les participants à une conférence organisée par le Manning Centre, samedi, M. Williamson a affirmé que « cela n'a aucun sens de payer des Blancs (Whitties) pour demeurer chez eux alors que les entreprises engagent des gens qui ont la peau brune (brown people) pour faire le travail » à titre de travailleurs temporaires. 

Le site IPolitics a rapporté les propos de M. Williamson, qui a été directeur des communications de M. Harper avant d'être élu député de la circonscription New-Brunswick-Sud-Est en 2011. Après que la controverse eut enflammé les médias sociaux, M. Williamson a offert ses excuses par le biais de son compte Twitter.

«Les Canadiens trouvent votre silence à ce sujet très troublant. Ils sont choqués - à juste titre - par les commentaires incroyablement insultants de M. Williamson. En 2015, ces propos sont tout à fait inacceptables de la part d'un député », a écrit M. McCallum dans sa lettre au premier ministre « M. Williamson a choisi de se cacher derrière les médias sociaux pour présenter de fades excuses. C'est une réponse nettement insuffisante. Le député aurait dû profiter de la première occasion qui s'offrait à lui à la Chambre des communes pour présenter des excuses à tous les Canadiens. Son inaction témoigne du manque de sérieux dont vous et lui avez fait preuve face à cet incident », a ajouté M. McCallum.

Il a conclu sa missive en réitérant sa demande d'expulser M. Williamson du caucus conservateur. Mais dans les rangs conservateurs, on soutient que M. Williamson a présenté ses excuses et que le dossier est clos.

Les propos de M. Williamson ont tout de même été vertement condamnés par certains de ses collègues conservateurs. L'un d'eux, le secrétaire parlementaire des Affaires étrangères et des Droits internationaux de la personne, Deepak Obhrai, n'a pas été tendre à son endroit d'autant plus que les conservateurs ont déployé des efforts importants depuis 2006 afin de tisser des liens plus étroits avec les communautés culturelles du pays.

« Je suis perturbé par les commentaires de Williamson. Déclaration idiote qui nuit à tout le monde. Des années de travail perdues », a dit M. Obhrai sur son compte Twitter.

L'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick a aussi été saisie d'une motion visant à condamner les propos du député conservateur.