Le ministre de la Défense ne regrette en rien son message de dimanche sur Twitter.

Jason Kenney associait faussement des photos de processions religieuses chiites à des actes de violence envers les fillettes commis par le groupe armé État islamique (EI) en Irak.

Interpellé par un député du Nouveau Parti démocratique alors qu'il témoignait devant un comité parlementaire mercredi après-midi, le ministre Kenney n'a aucunement reculé.

«Il me demande si un ministre de la Défense nationale doit s'assurer que ce qu'il communique, sur les médias sociaux entre autres, est véridique? Absolument!», a rétorqué le ministre avant de se lancer dans une énumération des atrocités commises par l'EI.

«Je maintiens ce message envoyé lors de la Journée internationale des femmes», a insisté le ministre.

«Nous sommes là-bas en partie pour défendre les femmes et les enfants d'Irak», a-t-il conclu.

À sa sortie du comité, invité à préciser s'il est convaincu que son message, incluant les photos, n'était pas trompeur, le ministre a lâché une seule phrase: «La violation (sic) des femmes en Irak, c'est quelque chose de clair».

Plus tôt dans l'après-midi, le chef libéral Justin Trudeau avait réclamé, lors de la période des questions, que le premier ministre Stephen Harper intervienne.

«Avec cette manigance, c'est plus d'un demi-million de femmes musulmanes que le ministre de la Défense a insultées», a fait valoir M. Trudeau, faisant référence aux femmes chiites sur les photos des processions religieuses, faussement identifiées comme des victimes d'agressions sexuelles entre les mains de l'EI.

«Est-ce que le premier ministre va enfin demander à son ministre de la Défense de retirer ces photos trompeuses?», a demandé le chef libéral.

Mardi, M. Harper s'était contenté de dire que M. Kenney venait tout juste de prendre possession de ce ministère et qu'il avait toute sa confiance.

Mercredi, c'est le ministre Kenney qui s'est levé pour se porter à sa propre défense.

«On est en Irak (...) pour  protéger les femmes et les filles qui sont violées, qui sont les esclaves sexuelles de l'EI», a plaidé le ministre.

«Nous sommes en solidarité avec les femmes de l'Irak, contre la violence de l'EI», a-t-il encore dit.

Le gazouillis du ministre, envoyé en fin de journée dimanche, est toujours accessible sur son compte Twitter, avec les photos.

Sur ce compte Twitter, à côté de la photo du ministre, trône depuis un certain temps la lettre «n» en arabe. Ce symbole fait référence aux «Nazaréens» et est utilisé sur les médias sociaux pour manifester sa solidarité envers les chrétiens du Moyen-Orient.