Un porte-parole du groupe qui piraté le site internet du Bloc québécois affirme qu'il a ciblé spécifiquement le parti pour sa position sur le voile islamique.

Dans un échange sur Facebook avec La Presse canadienne, un internaute qui s'est identifié comme un porte-parole du groupe United Islamic Cyber Force a déclaré que « la cible du Bloc québécois est parce qu'ils ont manqué de respect envers les femmes qui portent le hijab ».

Le Bloc a en fait pris position contre le port du niqab, le voile intégral, durant les cérémonies de prestation de serment de citoyenneté au Canada.

Lundi matin, la page d'accueil du site web du Bloc québécois a été modifiée par un message écrit en lettres rouges sur fond noir qui évoque Allah et la péninsule arabique : «Le prophète Mahomet a dit, vous envahirez la péninsule arabique et Allah vous l'accordera. Ensuite, vous envahirez la Perse et Allah vous l'accordera. Ensuite, vous envahirez Rome et Allah vous l'accordera. Ensuite, vous envahirez le Dajjal [NDLR Le Messie et l'Antéchrist] et Allah vous l'accordera».

Le message est signé par le United Islamic Cyber Force et un lien était fourni vers sa page Facebook, qui a depuis été retirée du web. Le porte-parole du groupe a affirmé que l'organisation est basée en Albanie.

Cinquantaine de sites touchés

Un porte-parole de l'entreprise qui gère le site du Bloc a précisé que la cyberattaque a ciblé un serveur et qu'une cinquantaine de sites ont été touchés.

Ces sites incluent celui du camping Lac des Plaines, par exemple, et de courtiers immobiliers.

 « A priori, je ne pourrais pas affirmer ou infirmer que c'est le Bloc québécois qui était visé, parce que le serveur entier a été attaqué », a expliqué Sylvain Archambault, vice-président au développement de ID-3 Technologies.

M. Archambault a précisé que l'attaque a semblé relativement limitée, puisqu'elle ne faisait que changer la page d'accueil des sites internet touchés. « Il fait beaucoup de dommages, mais pas beaucoup de dommages importants », a-t-il dit. 

Il a indiqué qu'un responsable de la sécurité au gouvernement canadien était sur place dans les bureaux de l'entreprise pour faire la lumière sur les incidents. 

« Les données informatiques du Bloc Québécois n'ont pas été compromises », a quant à lui réagi le chef de la formation, Mario Beaulieu, par l'entremise d'un porte-parole.   « La police de Montréal entreprend le dossier avec sérieux, a-t-il ajouté. Un sergent-détective est sur l'enquête avec la collaboration du département des crimes technologiques du Service de police de la Ville de Montréal. »

Avec La Presse canadienne