La ligne est mince entre la liberté de défendre sa religion et l'incitation au terrorisme, a affirmé le ministre fédéral de l'Emploi et du Développement social, Jason Kenney.

Le gouvernement devra faire la part des choses lorsqu'il défendra son projet de loi antiterroriste dont on attend la présentation vendredi.

Ce projet de loi sera la réponse législative du gouvernement aux deux attentats perpétrés l'automne dernier contre des militaires canadiens et le Parlement par des individus influencés par des islamistes radicaux. Le gouvernement considère ces attaques comme des actes terroristes.

Un des objectifs du projet de loi sera de prévenir la radicalisation. M. Kenney a souligné que l'objectif du gouvernement n'était pas de diminuer la liberté d'expression politique ou religieuse mais d'interdire l'incitation au terrorisme. Le ministre reconnaît que le gouvernement est fortement conscient qu'une mauvaise influence religieuse peut être un des facteurs de radicalisation.

La lutte à la radicalisation est l'un des défis auxquels les gouvernements et les agences de sécurité doivent faire face partout sur la planète.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) prépare sa propre stratégie. Elle compte notamment collaborer plus étroitement avec les groupes communautaires pour identifier et détourner les individus susceptibles de tomber sous l'influence de radicaux violents.

Selon le ministre d'État au multiculturalisme, Tim Uppal, les parlementaires devront aussi jeter un oeil sur Internet qui peut être un autre facteur de la radicalisation de jeunes Canadiens qui y puisent leurs sources d'informations. Il veut que les autorités puissent empêcher ces messages de se rendre vers ces jeunes ou, au moins, qu'elles puissent les retracer.

Le porte-parole libéral en matière de sécurité publique, Wayne Easter, se demande pourquoi les lois antiterroristes déjà existantes ne sont pas utilisées de manière plus optimale. Il déplore que le gouvernement ne réponde pas aux questions de l'opposition à ce sujet. Le député demande à la GRC de diffuser la vidéo enregistrée par Michael Zehaf-Bibeau avant son attaque contre le Parlement.