Le chef libéral Justin Trudeau a beau appuyer la légalisation de la marijuana, son parti a refusé la candidature de la femme d'un célèbre vendeur condamné aux États-Unis.

La tentative de Jodie Emery de se présenter dans la circonscription de Vancouver-Est s'est donc envolée en fumée, le comité de révision ayant rejeté sa candidature, a confirmé le porte-parole du Parti libéral, Olivier Duchesneau.

Jodie Emery est la femme de Marc Emery, extradé aux États-Unis en 2010, où il a plaidé coupable d'avoir vendu des semences de marijuana à des Américains. Il a été condamné à cinq ans de prison.

Jodie Emery dit avoir rempli sa demande de candidature en septembre dernier, environ un mois après que son mari, un militant pour la légalisation du cannabis qui se surnomme lui-même «le prince du pot» est rentré au Canada.

Elle a dit respecter la décision du comité de sélection, qu'elle a apprise par courriel vendredi après-midi. Elle ne prévoit pas se présenter pour un autre parti.

Depuis que M. Trudeau a affirmé être en faveur de la légalisation, la taxation et la réglementation de la marijuana, les conservateurs n'ont pas manqué une occasion de rappeler cette position libérale. Ils en ont fait des publicités et des incitatifs pour des collectes de fonds. La présence de Mme Emery parmi leurs rangs leur aurait donné l'occasion d'en rajouter.

M. Duchesneau n'a pas précisé les raisons du refus. «Les investitures ouvertes ne signifient pas que quiconque peut avoir son nom sur le bulletin à la rencontre de sélection des candidatures», a-t-il dit, tard vendredi dans un courriel.

«Nous avons toujours dit que les candidats doivent suivre un processus rigoureux et qu'ils ont besoin de l'approbation de notre Comité du feu vert. Les Canadiens s'attendent à un niveau de diligence et de rigueur élevé de la part du Parti durant le processus.»