Le chef du NPD, Thomas Mulcair, est catégorique: la décision du gouvernement Harper d'aller de l'avant avec le fractionnement du revenu pour les couples ayant des enfants de moins de 18 ans accentuera les inégalités sociales.

S'il prend le pouvoir aux élections du 19 octobre, le NPD annulera cette baisse d'impôts rétroactive au 1er janvier 2014 annoncée par le premier ministre Stephen Harper en octobre dernier, car cette mesure favorisera principalement 15 % des familles les plus riches du pays, a indiqué jeudi matin M. Mulcair dans un discours devant ses troupes.

En lieu et place, un gouvernement néo-démocrate utilisera l'argent ainsi récupéré- environ trois milliards de dollars par année - afin d'investir dans des programmes qui permettront aux familles de la classe moyenne, a soutenu M. Mulcair.

« Sous Stephen Harper, les inégalités entre la classe moyenne et les plus riches se sont creusées. Un gouvernement du NPD renversera la vapeur. Et pour commencer, on mettra fin au système injuste de fractionnement des revenus»,  a lancé le chef du NPD au premier jour d'un caucus visant à préparer la rentrée parlementaire du 26 janvier.

« Plutôt que de prendre des milliards de dollars des poches des familles qui triment dur chaque jour pour les offrir en cadeau aux 15 % les plus riches qui n'en ont pas réellement besoin, nous remettrons cet argent aux familles de la classe moyenne », a-t-il ajouté dans son discours à saveur électoral.

Le fractionnement du revenu offre aux couples ayant des enfants de moins de 18 ans la possibilité à un des conjoints de transférer un maximum de 50 000 $ à l'autre afin de réduire son fardeau fiscal. Un conjoint peut obtenir un crédit d'impôt pouvant aller jusqu'à 2000 $ grâce à cette mesure.

Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, a déjà annoncé qu'un gouvernement abolirait cette mesure en octobre dernier. M. Mulcair l'avait aussi critiqué, mais il n'avait pas encore déclaré son intention de l'annuler.

« Mettre le Canada sur la bonne voie, ça veut dire freiner l'inégalité en commençant par mettre fin au fractionnement du revenu, une mesure de Stephen Harper qui n'aide que les plus riches », a encore dit jeudi Thomas Mulcair.

Dans son discours, M. Mulcair a affirmé que les Canadiens auront, aux élections d'octobre,  un choix  entre « un vrai changement ou le statu quo ». Et selon lui, seul le NPD représente une rupture avec le règne de Stephen Harper puisque les libéraux et les conservateurs ont essentiellement les mêmes politiques.

M. Mulcair a d'ailleurs mis en relief le manque d'expérience de Justin Trudeau, soulignant que les fonctions de premier ministre sont trop importantes pour être confiées à une personne qui souhaite apprendre en cours de mandat.

« Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, nous inviterons tous les Canadiens à se poser les questions suivantes : quel chef à l'expérience nécessaire pour défaire Stephen Harper ? Quel chef a le meilleur plan pour réparer les dommages qu'il a infligés à notre pays ? », a lancé M. Mulcair après avoir évoqué son expérience comme ministre d'un gouvernement à Québec.

« Les Canadiens semblent dire de plus en plus à M. Trudeau que s'il n'a pas l'expérience nécessaire pour occuper le poste de premier ministre, il devrait au moins avoir un plan à leur proposer. Jusqu'à présent, il semble satisfait de n'avoir ni l'un ni l'autre. (...) Justin Trudeau pense qu'il peut hériter du pouvoir même s'il n'a rien à proposer », a-t-il dit.

Le NPD a dévoilé certains éléments de son programme électoral l'automne dernier, notamment le programme national de garderie et le salaire minimum de 15 $ l'heure pour les travailleurs chez les entreprises qui oeuvrent dans un secteur relevant du gouvernement fédéral. À neuf mois du déclenchement des élections fédérales, M. Mulcair a indiqué jeudi qu'il dévoilera d'autres promesses au cours des prochaines semaines.