Après 17 ans passés sur la Colline parlementaire, le député néo-démocrate Yvon Godin a décidé de ne pas se présenter aux prochaines élections fédérales.

Le député du Nouveau-Brunswick, qui représente la circonscription d'Acadie-Bathurst depuis 1997, a fait part de sa décision vendredi.

Dans un communiqué, le vétéran de la politique a écrit qu'après tout ce temps passé en politique, «il était temps pour lui de partir».

La décision n'a pas été facile et le politicien a confié en entrevue y avoir réfléchi pendant un an.

M. Godin a expliqué que le travail de député n'est jamais fini. Il a dit travailler sept jours sur sept, avec des journées à Ottawa de 14 heures, et parfois de 16 heures, sans oublier les activités dans la circonscription la fin de semaine et le temps de voyage entre ses deux lieux de travail.

Le politicien qui va bientôt avoir 60 ans a toutefois indiqué que d'être député avait été «un honneur et un privilège». Il souhaite toutefois passer plus de temps avec sa famille. Il soutient ne pas quitter en raison de problèmes de santé.

Il affirme aussi ne pas quitter Ottawa pour faire le saut en politique provinciale. Pas pour le moment, dit-il, bien qu'il ajoute qu'il «ne faut jamais dire jamais».

Quant à ce qu'il fera après avoir emballé ses boîtes à Ottawa, M. Godin affirme ne pas encore avoir de plans, mais qu'il «n'a pas en tête d'aller s'asseoir dans une chaise berçante pour écouter la télé».

En annonçant sa décision plusieurs mois avant l'élection prévue pour octobre 2015, il dit vouloir laisser la chance à son successeur de se faire connaître des gens de sa région.

Célèbre pour ses déclarations enflammées à la Chambre des communes, le populaire politicien s'était fait élire en 2011 avec 70% des voix.

L'homme, qui était l'un des piliers de son parti, se dit convaincu que la population de la circonscription élira à nouveau un néo-démocrate, car elle a été directement affectée par des décisions du gouvernement conservateur, dont la réforme de l'assurance-emploi qui a touché les travailleurs saisonniers, nombreux au Nouveau-Brunswick. Il avait mené la charge, à la fois aux Communes et dans sa région, contre cette réforme qu'il jugeait injuste et discriminatoire.

«Il ne faut pas revenir en arrière avec des compressions à l'assurance-emploi, aux pensions de vieillesse, au système de santé et aux institutions importantes comme Radio-Canada», a écrit Yvon Godin dans son communiqué.

Fier défenseur des droits des francophones au cours de ses six mandats, M. Godin a aussi rappelé dans son communiqué l'importance de Radio-Canada, dont les compressions successives ont réduit l'offre de service en français dans sa région. Il était d'ailleurs le porte-parole du NPD en matière de langues officielles.

Quant à quitter la politique alors que le NPD n'a jamais été si près du pouvoir - le parti est actuellement l'opposition officielle à Ottawa pour la première fois de son histoire - M. Godin avoue y avoir pensé et que cela «a pesé dans la balance» lorsqu'il a pris sa décision de quitter. Il espère que son départ ne nuira pas au parti et se dit convaincu que d'autres se battront pour le NPD et ses valeurs.

L'annonce du départ de M. Godin s'ajoute à la liste des députés néo-démocrates qui ne solliciteront pas un autre mandat, dont la chef-adjointe du parti, Libby Davies.

Deux Québécois ne se représenteront pas, soit Marie-Claude Morin (Saint-Hyacinthe-Bagot) et Tarik Brahmi (Saint-Jean). Un autre vétéran du parti, l'Ontarien Joe Comartin, est du lot, tout comme la Britanno-Colombienne Jean Crowder.