Le premier ministre Stephen Harper n'a que lui-même à blâmer pour la rebuffade que lui a fait subir la Maison-Blanche hier à l'égard du projet d'oléoduc Keystone XL de la compagnie TransCanada, estiment les partis de l'opposition à Ottawa.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral du Canada (PLC) jugent que l'inaction du gouvernement Harper est largement responsable de la réticence de la Maison-Blanche à approuver le projet depuis plusieurs années.

Un porte-parole de Barack Obama a déclaré hier que le président américain opposerait son veto à un projet de loi adopté par la majorité républicaine au Congrès visant à approuver la construction du pipeline controversé.

«Ce gouvernement n'a rien fait pour gagner la faveur de la Maison-Blanche en restant inactif en matière de réglementation du secteur gazier et pétrolier, et ça ne fait que démontrer à ceux qui s'opposent à Keystone que c'est un projet irresponsable», a déclaré le député du NPD Paul Dewar.

Le NPD s'oppose au projet, tandis que le PLC l'appuie. Les deux partis sont toutefois d'accord sur le fait que l'inaction du gouvernement Harper en matière environnementale nuit aux relations du Canada avec la communauté internationale.

«L'échec du premier ministre à faire progresser l'oléoduc Keystone XL est le résultat de son refus d'adopter des politiques environnementales plus fortes, plus crédibles et le fait que le Canada n'a aucun plan pour atteindre ses cibles de réduction d'émissions de GES», a dénoncé le député libéral Geoff Regan.

Accusations rejetées

Le premier ministre Harper rejette toutefois ces accusations et affirme que la position du président Obama relève d'abord et avant tout de la politique intérieure des États-Unis.

«Il ne s'agit pas d'un débat entre le Canada et les États-Unis. C'est un débat entre le président et la population américaine, qui est très largement favorable à ce projet», a tranché un porte-parole de M. Harper, Carl Vallée.

«Notre position au sujet de Keystone demeure la même: nous croyons que le projet devrait être approuvé. C'est un projet qui créera des emplois tant aux États-Unis qu'au Canada, c'est un projet qui a l'appui de la population des deux côtés de la frontière, et même le département d'État américain a indiqué qu'il pouvait être développé de façon durable sur le plan environnemental», a ajouté le porte-parole du premier ministre canadien.

Greenpeace applaudit

Greenpeace Canada a pour sa part applaudi la sortie de la Maison-Blanche.

«Le drame au sud de la frontière va continuer, mais Obama a clairement indiqué qu'il n'est pas favorable à ce projet et nous croyons que c'est une excellente chose, parce que ça nous lierait à une source d'énergie hautement polluante et aux émissions de carbone élevées pour les décennies à venir», a déclaré le responsable de la campagne Climat-Énergie de l'organisme, Keith Stewart.

TransCanada n'avait pas réagi au moment d'écrire ces lignes.