À quelques jours du 25e anniversaire du massacre de Polytechnique, les élus du gouvernement conservateur sont jugés durement à chacune de leur sortie publique sur le sujet.

Le gouvernement de Stephen Harper ne peut pas faire oublier qu'il a détruit le registre des armes d'épaule, un outil obtenu par les survivantes de Poly, après une longue lutte. Chaque mot prononcé sur la tragédie de 1989 par les conservateurs devient donc suspect.

Ainsi, cette semaine, on a reproché au ministre de la Sécurité publique Steven Blaney d'avoir dit que la meilleure réponse au massacre c'est de diplômer plus de femmes ingénieures. On a blâmé le ministre de la Justice Peter MacKay pour avoir dit qu'on ne comprendrait jamais pourquoi Marc Lépine avait tué ces 14 femmes.

Le ministre Denis Lebel, bien conscient de la délicatesse du sujet, déclarait mercredi matin, à son arrivée aux Communes que tout ce qui est dit cette semaine est interprété. Il a donc préféré en offrir le moins possible, tout comme sa collègue Shelly Glover.

Les deux ministres n'ont même pas voulu indiquer s'ils participeront à l'une ou l'autre des nombreuses cérémonies organisées pour le 25e anniversaire.

Toutefois, encore mardi, un des leurs, le député Robert Sopuck se levait en Chambre pour se vanter d'avoir détruit le registre des armes d'épaule et prévenir les électeurs que les libéraux auraient bien envie de ressusciter le registre, intention que Justin Trudeau assure ne pas avoir.